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1. Il y a beaucoup de difficultés d'accès aux soins en médecine générale et on n'est pas sûr que le numerus clausus donne les effets attendus. Chez Défi, nous sommes donc contre ce numerus clausus et nous voulons qu'il soit revu. Nous pensons aussi qu'il faut préserver le libre choix du prestataire de soins. Nous voulons garantir l'accès aux soins et l'accessibilité financière des soins de santé pour tous, surtout pour les malades chroniques. Notre idée est de ne plus permettre de dépasser le ticket modérateur au-delà de 300a/an. Nous souhaitons développer une approche globale de l'accès aux soins en y associant le concept environnement-santé. Tout ça, en refinançant bien sûr la Sécurité sociale.2. Les pénuries de médicaments peuvent être dues à plusieurs facteurs mais, avec l'exportation parallèle, on a l'impression que les firmes privilégient d'autres marchés plus intéressants que le nôtre. Ce que nous proposons, c'est que, quand il y a un problème, la société donne à l'Agence fédérale des médicaments les raisons de ce manque, sa durée et comment elle compte y pallier. Si elle ne joue pas le jeu, nous proposons de recourir au principe de la licence obligatoire : un mécanisme qui permet à une autre société de produire un médicament breveté, moyennant une rétribution à la société détentrice du brevet. On entend responsabiliser toute la filière. Il faut aussi organiser une offre de médicaments cohérente et transparente et revoir le plan de développement des médicaments et la politique de fixation de leur prix. Défi propose également de modifier certaines habitudes de prescription et de consommation, notamment par la vente de médicaments à l'unité ou le service de visiteurs médicaux indépendants pour donner aux médecins une information objective.3. Le concept de Pharmacien de référence est beau sur un plan théorique parce que cela donne une plus-value à notre profession, mais il faudrait que nous soyons rétribués à juste titre pour ces nouvelles missions. Depuis plusieurs années, on revient régulièrement vers nous pour nous charger de différents services, souvent sans honoraires. Les choses sont parfois pensées intellectuellement mais pas financièrement. Je pense à la PMI pour laquelle les problèmes sont incommensurables. Dans mon expérience, c'est plus lourd qu'avant et cela nous coûte. En Suisse, elle est facturée 20?/semaine, en Belgique, c'est 3-3,50? ! Il est vrai qu'il y a du gaspillage et qu'il faut rationaliser l'utilisation des médicaments mais, d'un autre côté, est-il normal que ce soit toujours sur le dos des pharmaciens que l'on fait des économies ? Le Pharmacien de référence, c'est très bien mais il ne faut pas oublier que c'est une nouvelle charge. Dans une officine comme la mienne, c'est moi qui dois le faire personnellement : j'ai 500 dossiers, cela me prend un temps énorme.