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Cette période étrange met clairement sous pression les stocks de gel hydro-alcoolique et de masques buccaux... et la ministre de l'économie Nathalie Muylle (CD&V) a donc décidé de publier un arrêté ministériel soumettant ces produits et quelques autres à la prescription d'un professionnel des soins. L'AM du 23 mars dernier stipule également que leur vente est désormais réservée aux seules pharmacies. Dans un premier temps, ces dispositions sont valables pour une période de trois mois. La ministre espère ainsi résoudre les problèmes de disponibilité pour un certain nombre de dispositifs médicaux - concrètement, les masques chirurgicaux, le matériel de dépistage, les lingettes désinfectantes à usage médical et les respirateurs - et de moyens de protection personnels comme les masques FFP2 et FFP3, les gels hydro-alcooliques, les lunettes et masques de protection, etc. Les distributeurs et grossistes agréés ne peuvent en outre vendre ces produits qu'à d'autres distributeurs/grossistes agréés, aux officines, aux hôpitaux et aux prestataires de soins. En ce qui concerne les gels hydro-alcooliques, l'APB précise que leur délivrance est " soumise à l'avis préalable d'un prestataire de soins - médecin, infirmier, kinésithérapeute, pharmacien... ", ce qui implique que le pharmacien peut lui-même décider " en son âme et conscience " à qui il les vend. " En temps normal, le pharmacien n'est pas habilité à prescrire ", rappelle le président de l'APB Lieven Zwaenepoel. " Dans les circonstances actuelles, prescrire revient toutefois à recommander sur la base de ses connaissances professionnelles. Il évalue la nécessité et délivre le produit de façon sélective. " Cette délivrance sélective signifie pour l'APB qu'il existe pour les gels hydro-alcooliques certains groupes-cibles prioritaires, " par exemple la famille des personnes infectées, les patients immunosupprimés, etc. ". L'association rappelle également que la prescription légale par un pharmacien implique l'enregistrement de la délivrance dans le dossier pharmaceutique du patient. Un autre arrêté de crise permet temporairement aux pharmaciens de préparer des solutions à base d'éthanol provenant de distilleries, une teneur en alcool de 70 % étant nécessaire. Ils sont également autorisés à dénaturer eux-mêmes l'alcool à condition de le noter dans un registre. La même approche s'applique aux autres dispositifs médicaux et au matériel de protection personnel. Le gouvernement précise encore que le prix des masques buccaux n'est pas réglementé. " En tant que prestataire de soins, le pharmacien ne peut toutefois pas tirer profit d'une situation de pénurie. Réclamer des prix exorbitants est donc contraire non seulement à la règlementation en vigueur, mais aussi au code de déontologie. "