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En ouverture du FIP Virtual 2020, Dominique Jordan, président de la Fédération internationale pharmaceutique (FIP), a tenu à remercier les pharmaciens pour leurs efforts pendant cette pandémie : " Je n'ai jamais été aussi fier d'être pharmacien qu'au cours de ces sept derniers mois. La pandémie a souligné le pouvoir du partage et de la solidarité, la profession en sortira 'grandie et meilleure' si nous agissons d'une même voix. A présent, elle doit anticiper et renforcer la reconnaissance dont elle a bénéficié en mettant en avant ses atouts dans les discussions d'après crise qu'elle tient avec les gouvernements ". " Après la pandémie, les pharmaciens seront plus que jamais nécessaires pour assurer la prévention et la sécurité des patients. Le fardeau des maladies n'a pas disparu et certaines risquent de s'aggraver en raison des problèmes socioéconomiques engendrés par cette crise. La résistance antimicrobienne n'a pas disparu, les problèmes des systèmes de santé ne se sont pas évaporés et de nouvelles pandémies sont possibles ", a-t-il conclu en pointant encore du doigt la nécessaire lutte contre la désinformation et l'excès d'informations. La FIP se dit préoccupée par l'aggravation des pénuries, ruptures de stock et contrefaçons engendrées par la crise sanitaire. " Les pharmaciens devraient se voir accorder une plus grande autorité pour résoudre les pénuries de médicaments et les gouvernements devraient, dès que possible, demander aux autorités de réglementation des médicaments d'élaborer des propositions donnant des pouvoirs étendus aux pharmaciens ", estime la Fédération dans sa déclaration de politique sur les pénuries de médicaments. La FIP préconise notamment l'utilisation mondiale d'une définition unique des pénuries de médicaments et d'un ensemble de critères harmonisés pour identifier et surveiller ces indisponibilités aux niveaux national, régional et international pour mieux cerner le problème à l'échelle mondiale grâce à des données plus précises, fiables et comparables ; l'utilisation dans chaque pays d'un moyen accessible au public pour fournir des informations sur ces pénuries ; l'élaboration de processus d'achats assurant la continuité de l'approvisionnement en médicaments de qualité et des programmes de développement des compétences ciblant le rôle des pharmaciens dans l'atténuation de l'impact des pénuries de médicaments. Autre sujet de préoccupation : la viabilité financière à long terme des services fournis par les pharmaciens, en raison de la baisse continue des prix et des marges dans la distribution des médicaments et de la non-allocation de financements pour des services professionnels étendus et des soins sociaux. La FIP réclame donc la rémunération des services fournis par les pharmaciens dans tous les contextes, y compris dans les équipes de soins multidisciplinaires. En particulier, elle exhorte les pharmaciens à fournir des données sur la valeur factuelle des services actuels et émergents qui permettent d'optimiser l'utilisation des médicaments par les patients : " Un modèle de rémunération efficace est celui qui favorise la prestation durable de services professionnels. Il devrait être intégré dans les stratégies des systèmes de santé et par conséquent, être financé. Les gouvernements et les décideurs doivent reconnaître que la viabilité de la profession pharmaceutique est un problème pour le secteur de la santé au sens large et la société dans son ensemble ". Selon une enquête récente menée par la FIP auprès de ses membres (n=62), moins de 5% estiment que les pharmaciens gèrent de manière proactive l'impact de la pollution de l'air sur la santé respiratoire et qu'ils en discutent avec leurs patients. Les raisons invoquées limitant ainsi leur rôle dans cette prévention étaient un besoin de formation et d'outils et un manque de rémunération pour cet aspect des soins. " L'OMS a classé la pollution de l'air et le changement climatique comme l'une des principales menaces pour la santé mondiale, et les pharmaciens doivent donc être en mesure de jouer un rôle dans la prévention des dommages associés, en particulier pour les patients respiratoires ", a déclaré Gonçalo Sousa Pinto, responsable FIP pour le développement et la transformation de la pratique. La lutte contre la résistance aux antimicrobiens est une priorité de la Fédération depuis longtemps et l'urgence du Covid-19 rappelle à quel point un virus peut affecter nos vies. " Il est maintenant plus important que jamais d'agir, car avec l'émergence d'infections et de maladies résistantes aux médicaments, nous pourrions bientôt nous retrouver dans une autre urgence de santé publique ", affirme la FIP qui a développé sa feuille de route, FIP Pharmacy AMR, pour guider les actions à l'échelle mondiale et déterminer le rôle des pharmaciens et des chercheurs en sciences pharmaceutiques dans la réduction de la résistance aux antimicrobiens, notamment pour surveiller et gérer l'utilisation de ces derniers et les résistances, ainsi que la distribution des antibiotiques et leur régulation. " La sécurité des patients est devenue une urgence mondiale. La sécurité des médicaments en est une composante importante et englobe la prévention des erreurs de médication et des dommages liés aux médicaments, en particulier en ce qui concerne les produits à haut risque et la polypharmacie, ainsi que l'optimisation de l'utilisation sûre des médicaments à chaque étape par le patient, notamment lors des transitions de soins. Le rôle des pharmaciens et des équipes de soins dans la sécurité des patients nécessite la reconnaissance et le soutien des organisations de santé et des autorités ", estime la FIP. Les programmes qui permettent aux pharmaciens d'accéder aux informations cliniques des patients, les systèmes nationaux non punitifs pour signaler, surveiller, analyser et diffuser les événements indésirables, les indicateurs de sécurité et les repères, les normes et lignes directrices nationales, sont au coeur de l'amélioration de la sécurité des patients.fip.org