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Le pharmacien Andreas Capiau a analysé la compliance et les expériences de plus de 700 individus sous traitement chronique par ACOD, recrutés dans 158 officines flamandes dans le cadre d'un projet de stage organisé par l'unité des soins pharmaceutiques de l'université de Gand. Il ressort des résultats que la moitié des sujets enrôlés dans l'étude omettaient de prendre leurs anticoagulants au moins 17 jours au total sur une période d'un an ; environ un sur cinq déclarait ne pas toujours se tenir à son traitement. Publiées dans la revue Heart, les conclusions de ces travaux ont été reprises dans un éditorial du Pr Jeroen Hendriks (université d'Adelaïde, Australie). Celui-ci plaide en faveur d'un accompagnement plus multidisciplinaire des patients sous ACOD, où les pharmaciens (d'officine) auraient un rôle important à jouer. " La compliance au traitement anticoagulant revêt une importance cruciale chez les patients en fibrillation atriale, mais elle reste souvent sous-optimale ", souligne l'expert. " La prise en charge de cette maladie est devenue extrêmement complexe et, lors d'une consultation traditionnelle chez un prestataire unique, le temps fait souvent défaut pour informer correctement le patient sur la prévention de l'AVC et le sensibiliser à l'importance d'une stricte adhésion au traitement. " Pourtant, c'est vraiment indispensable pour impliquer le patient dans sa prise en charge et l'encourager à participer à la gestion de sa santé. La polymédication aussi peut affecter négativement la compliance, tout comme l'âge et le mode de vie. " D'où l'importance d'une analyse clinique régulière de tous les médicaments que prend le patient, qu'ils aient ou non été prescrits par un médecin, afin de mettre au jour les éléments susceptibles d'entraver une compliance optimale ", souligne le Pr Hendriks. L'étude de Capiau et al. nous rappelle que les patients en fibrillation atriale poussent régulièrement la porte de leur pharmacie, poursuit le spécialiste australien. " Un simple rappel à chaque fois qu'ils se présentent à l'officine peut déjà contribuer à faire passer le message de l'importance de la compliance. " En outre, les conseils du pharmacien peuvent également être bien utiles en cas de problèmes pratiques (un patient sur dix rencontre par exemple des difficultés pour ouvrir l'emballage ou pour avaler les comprimés), poursuit le Pr Hendriks. " Dans nombre de pays, les pharmaciens sont disponibles pour des revues de la médication qui peuvent révéler des problèmes de ce type ou d'autres obstacles potentiels à l'adhésion thérapeutique. Ils peuvent éventuellement proposer le passage à un autre ACOD, un ajustement du dosage ou même une adaptation du schéma de médication dans son ensemble si le patient rencontre des effets secondaires imprévus ou s'il est question d'une polymédication malvenue. "