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L'étude de 2017 avait fait grand bruit dans la presse. Elle mettait les femmes en garde contre les effets négatifs du rasage des poils pubiens.Les rasoirs avaient alors récolté un score significativement plus élevé sur un critère composite incluant les gonocoques, la chlamydia et le VIH. Plusieurs explications avaient été avancées. L'une d'entre elles imputait l'augmentation du risque à l'échange de matériel destiné à la coupe ou à l'épilation des poils. L'autre explication plausible était que l'épilation provoquerait des petites lésions qui facilitent les infections. Toutefois, ces résultats ne tenaient pas compte d'un facteur de confusion : les femmes qui s'occupent autant de leurs poils pubiens sont potentiellement aussi plus actives sexuellement, donc plus exposées aux MST.Le point faible de l'étude, c'est qu'elle repose sur l'autoévaluation, tant en terme de soins des poils pubiens que de MST, alors que l'on sait que l'autoévaluation en matière de chlamydia, par exemple, ne correspond pas vraiment à l'infection rapportée biologiquement. Des chercheurs de l'Ohio ont aujourd'hui croisé l'autoévaluation par rapport à l'utilisation du rasoir avec une étude en laboratoire sur les gonocoques et la chlamydia. Population : plus de 200 femmes, âgées de 21 ans maximum. Celles-ci se sont présentées pour un consultation sans rendez-vous de détection des MST.La plupart d'entre elles (98%) avaient déjà épilé leurs poils pubiens, mais certaines de manière dite " extrême " : épilation totale chaque semaine minimum au cours des douze mois précédents (54%) ou plus de six fois au cours des 30 derniers jours (18%).Près de 10% de ces jeunes femmes étaient porteuses d'une MST, mais la prévalence n'était pas plus grande chez celles qui s'épilaient extrêmement, ni au cours de l'année d'avant, ni de la semaine précédente. Les auteurs de l'étude concluent donc qu'il n'est pas nécessaire d'informer la population des dangers potentiels de l'épilation.