...

Le culte de l'apparence remonte à la nuit des temps. Les hommes préhistoriques s'enduisaient déjà le corps de substances issues du monde végétal, minéral et animal. Dans l'Egypte ancienne, le maquillage possédait des vertus tant pratiques et spirituelles qu'esthétiques. Au fil des siècles, la notion de beauté passera par de discrets maquillages à des explosions hautes en couleur. L'industrialisation et le recours aux nouvelles technologies ont permis le développement de produits permettant embellissement et modification des traits du visage. Zones sensibles du visage Parmi les parties les plus réactives du visage, figure la zone oculaire, d'épaisseur plus fine que les autres parties du visage. Si les Egyptiens utilisaient le khôl (composé principalement de sulfure d'antimoine) comme ornement, les laques et pigments autorisés permettent d'embellir le regard grâce à l'utilisation de mascara, eye-liner, ombre à paupières,.... Les oxydes noir et jaune de fer (CI 77499, CI 77492) - pigments minéraux de coloration -, la gomme shellac - donnant un effet recourbant au mascara -, la triéthanolamine - permettant l'émulsification et la régulation du pH -, le polyméthacrylate de méthyle - agent liant des poudres (talc, amidon,...) constituant les ombres à paupières - ont un potentiel irritant à allergisant. Dans ces formules à appliquer en zone fragile, l'incorporation de parfum est fortement déconseillée. Ingrédients incriminés De manière globale, parmi les ingrédients de maquillage responsables d'effets allergisants figurent les substances colorantes - indispensables à la formulation de ces produits -, les parfums - permettant de cacher les odeurs des matières premières -, les conservateurs (quaternium 15, imidazolidinylurea, DMD hydantoïne, formaldéhyde,...) nécessaires lorsque les formulations contiennent de fortes phases aqueuses (fond de teint, mascara,...), les antioxydants ( BHT - butyl hydroxy toluène - BHA - butyl hydroxy anisole) qui évitent le rancissement des corps gras utilisés. Afin de diminuer le risque de réactions, les formulateurs évitent les substances colorantes cataloguées à risques (azoïques), les parfums, choisissent des antioxydants moins problématiques (tocophérol) ainsi que des systèmes d'emballage permettant une diminution de la teneur en conservateurs. Il faut cependant tenir compte que certaines huiles essentielles utilisées comme agent de conservation sont pourvues d'effets allergisants. Parmi les conservateurs les moins allergisants figurent les parabens, mais ces derniers ont mauvaise presse depuis quelques années en raison entre autre de leur possible effet néfaste sur la fertilité. Si la plupart des gammes de maquillage commercialisées en officine minimisent la teneur en ingrédients à risque tout en offrant des formules modernes et confortables, le risque nul en termes de réaction indésirable n'existe pas. D'où l'importance d'un décryptage de la composition, une étape essentielle avant de s'offrir sa parure d'ornement cutané.