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Comment obtenir un effet analgésique puissant en évitant les effets secondaires de type dépression respiratoire, addiction et tolérance ? Des chercheurs de l'Institut Galien et du Laboratoire de neuropharmacologie de l'université Paris-Sud, en collaboration avec l'Institut de psychiatrie et neurosciences de Paris, se sont intéressés aux neuropeptides endogènes et plus précisément aux enképhalines. Si ces molécules n'induisent pas les effets secondaires précités, elles sont malheureusement métabolisées en quelques minutes. D'où l'idée de synthétiser des échantillons de nanoparticules constituées de la leu-enképhaline couplée au squalène. Patrick Couvreur et ses collègues ont démontré que ces nanomédicaments induisent chez le rat un effet antidouleur important et prolongé, avec une efficacité plus grande que celle de la morphine et ceci, sans toxicité ou effet secondaire. En effet, les nanoparticules ne pénètrent pas la barrière hématome-encéphalique, épargnent le tissu cérébral et agissent exclusivement au niveau des récepteurs périphériques. Elles évitent ainsi les effets centraux responsables des phénomènes d'addiction. Pour les auteurs dont les résultats ont paru dans Science Advances daté du 13 février dernier, il s'agit d'une "avancée décisive dans le traitement antidouleur".