C'est le temps perdu en pharmacie pour trouver des alternatives aux pénuries de médicaments, une légère amélioration par rapport à 2020 où il montait à 6,3 heures par semaine. C'est l'un des résultats de l'enquête annuelle menée par le PGEU, qui constate l'incidence toujours élevée de ces pénuries dans la plupart des pays européens, même si la situation semble s'être stabilisée.
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Chaque année, le PGEU (GPUE, Groupement pharmaceutique de l'UE) mène une enquête auprès de ses membres pour cartographier l'impact des pénuries de médicaments à travers l'Europe du point de vue des pharmaciens communautaires. Pour 2021, elle était ouverte à toutes les organisations membres du PGEU, et s'est déroulée du 22 novembre 2021 au 14 janvier 2022. 27 membres (1/pays) ont répondu à l'enquête, dont la Belgique. Si cette année, à nouveau, tous les pays ont connu des pénuries de médicaments dans les pharmacies communautaires, pour la première fois depuis longtemps, la situation n'a pas empiré par rapport aux 12 mois précédents (52% sont restés les mêmes, 22% se sont améliorés).Toutes les classes de médicaments sont concernées par ces pénuries: les médicaments cardiovasculaires ont manqué dans 85% des pays, suivis par les médicaments pour le système nerveux (78%) et le système respiratoire (74%). Dans la majorité des pays (52%), plus de 200 médicaments étaient répertoriés comme étant en rupture d'approvisionnement au moment de la réalisation de cette enquête, deux pays stipulant qu'il y en avait même plus de 400.Trois quarts des pays ont également indiqué qu'ils avaient connu des pénuries de dispositifs médicaux dans les pharmacies. Les plus fréquemment signalés en pénurie sont les dispositifs médicaux de classe I (faible risque - par ex. bandages, thermomètres, masques chirurgicaux) et les diagnostics in vitro (33% des pays dans les deux cas).Presque tous les membres estiment que les pénuries de médicaments sont source de détresse et de désagréments pour les patients (96%). L'interruption des traitements (67% des pays), l'augmentation des co-paiements en raison d'alternatives plus coûteuses/non remboursées (56%) et un traitement sous-optimal/une efficacité inférieure (56%) sont également perçus comme des conséquences négatives courantes de ces pénuries sur les patients.Ces manques affectent aussi les officines en tant qu'entreprises dans la plupart des pays en raison d'une perte financière due au temps investi pour trouver des solutions (96% des pays), une baisse de la confiance des patients (78%) et une baisse de la satisfaction des employés (67%).Dans les pays européens, de fortes différences existent dans les solutions légales à disposition des pharmaciens. La substitution générique (93% des pays), l'approvisionnement du même médicament auprès de sources alternatives autorisées (telles que d'autres pharmacies) (59%) et l'importation du médicament d'un pays où il est disponible (52%) sont les solutions qui peuvent être proposées dans la plupart des pays. Cependant, certaines sont soumises à des restrictions (par exemple, une nouvelle ordonnance) et peuvent être lourdes et longues pour le patient et le pharmacien.Néanmoins, le temps "perdu" par le personnel des pharmacies pour gérer ces pénuries de médicaments a diminué d'une heure et est passé de 6,3 heures par semaine en moyenne en 2020, à 5,1 h/semaine en 2021 (6,6 h/sem en 2019). Les réponses vont de 1 h/semaine à 18 h/semaine.Enfin, il n'existe pas de définition nationale de la pénurie de médicaments dans 41% des pays et pas de système national de notification des pénuries pouvant être utilisé par les pharmaciens dans 37% des pays.