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"Le nombre de médecins généralistes prestant la garde en Brabant Wallon diminuera de 30% d'ici 5 ans, l'organisation classique des gardes au sein des communes va donc devenir difficile, expliquent les promoteurs de ce projet de regroupement. L'objectif premier est d'améliorer la qualité de vie du médecin, sa sécurité pendant sa garde, et de garantir aux patients un accès continu à la médecine de première ligne." Le vieillissement et la féminisation des généralistes brabançons, leur volonté de mieux concilier vie professionnelle et vie privée sont les raisons principales de cette réorganisation optimale de la garde. Au départ, cette idée a été lancée par deux jeunes généralistes travaillant en Brabant wallon conscients du vieillissement des médecins généralistes de la région. Selon le cadastre, 249 des 730 médecins exerçant en Brabant wallon avaient déjà en 2014 plus de 60 ans (voir graphique ci-dessous). "Un autre objectif est de diminuer la pénibilité de la garde et à terme que le Brabant Wallon devienne plus attractif pour l'installation des jeunes médecins généralistes, expliquent les responsables de La Brabançonne , l'asbl qui gère cette nouvelle structure et coordonne les trois postes de garde. Cette pénibilité est tributaire entre autres de la récurrence de garde (et spécifiquement pour les zones rurales), de l'insécurité, des horaires (les médecins prestent 24 heures de garde d'affilée), des appels pollueurs (inadéquats ou de complaisance)." "C'est un projet de solidarité dans le temps (intergénérationnel) et dans l'espace (entre zones géographiques denses en population et d'autres rurales) : la situation démographiques des cercles étant très hétérogène, les médecins membres de l'asbl faîtière constituent un pool pour l'ensemble du territoire couvert, expliquent les 6 administrateurs ( C. Van Esch, S. Lowenthal, C. Veys, I. Schiepers, A. Van Cutsem et F. CrIjns). Les cercles avec plus de médecins actifs en garde renforcent ceux avec un vieillissement plus marqué de leurs généralistes." 250 médecins, membres de 13 cercles de MG, participent à cette garde. "Ils couvrent la quasi-totalité du territoire du Brabant wallon, complétant la zone de garde du poste médical de Tubize, Poste de Garde Nationale 6, qui est ouvert à la clinique de Tubize depuis le 1er juin 2013", précisent les responsables. Pour rappel, le poste de garde prend en charge tout problème médicalement justifié, qui ne peut attendre le retour du médecin traitant et qui ne relève pas des urgences hospitalières. Un numéro unique a été mis en place pour mieux réguler les appels des patients : 02/385.05.00. Trois nouveaux postes de garde Les nouveaux PMG sont installés à Braine l'Alleud, 1 rue du Paradis (PMG Ouest), à Louvain-La-Neuve, au 11i avenue Einstein (PMG Centre) et à Jodoigne, au 43b rue Soldat La Rivière (PMG Est). "Il a fallu trouver des locaux adaptés sans exploser les budgets de fonctionnement, commente le Dr Schivrel (33 ans), responsable de l'asbl la Brabançonne. Nous avons négocié des accords de location avec deux CPAS." Les consultations se font sur rendez-vous, afin de limiter le temps d'attente et de contact entre les malades (en cas d'épidémie par exemple). La prise en charge des patients est coordonnée avec les urgences hospitalières. Cette collaboration devrait permettre d'optimiser la gestion des malades et de désengorger les services d'urgences. Vingt communes sont concernées par ce nouveau système qui bénéfice d'un budget de fonctionnement de 820.000 euros pour les 3 PMG et d'un investissement de 210.000 euros. Pour pouvoir bénéficier des frais de fonctionnement 2016 payés par l'Inami, la Brabançonne a dû ouvrir ses postes de garde plus rapidement que prévu. "Il nous faut le 1733" A terme, les PMG Est, Ouest et Centre devraient être connectés au 1733, numéro d'appel national unique pour trouver un généraliste de garde. "Nous n'avons toujours pas de garantie de raccordement au 1733, regrette le Dr Schivrel. A l'origine, il était question d'avoir le 1733 mi 2016 pour l'ouverture des PMG. Le Brabant Wallon dans son entièreté est connecté à trois centrales 112 (Mons, Namur, Bruxelles), et l'ensemble du territoire doit d'abord être connecté à Mons pour ensuite être raccordé au 1733. Nous constatons une véritable inertie du Fédéral à ce sujet : pas de plan d'harmonisation des protocoles de tri, pas de calendrier et pas d'objectifs définis. Pour fonctionner correctement, il nous faut ce 1733. Actuellement, le tri n'est qu'administratif. Il est effectué par une société privée. Ce dispositif coûte cher et n'est pas optimal. La moitié environ des appels ne sont pas pertinents pour la garde et quelques vraies urgences SMUR passent au travers du filet." "Quelques jours après l'ouverture des PMG, le premier bilan est positif, commente le Dr Nathalie Schivrel. Certains patients de maisons de repos craignaient que les médecins ne se déplacent plus durant les week-ends mais nous les avons rassurés. Les PMG assurent les visites à domicile. Au début, certains patients valides ne voulaient pas se rendre au poste de garde parce qu'ils ne les connaissaient pas, mais cela s'est arrangé par la suite." Chiffre : 1.224 millionEn 2017, les trois syndicats médicaux se partageront un montant de 1.224 million d'euros payé par l'Inami. Depuis la reconnaissance du troisième syndicat médical (AADM) lors des dernières élections médicales, les deux syndicats "historiques" - le Cartel (GBO-ASGB-MoDeS) et Absym - ont vu leur budget respectif se réduire sensiblement. Les cotisations des membres sont l'autre grande source de financement des syndicats médicaux.