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Nous voilà donc repartis pour une nouvelle série de mesures aux airs de refrain connu: masques faciaux, télétravail, limitation des contacts sociaux, introduction du covid safe ticket, etc. Du coup, des communes annulent des activités culturelles, les visages des écoliers disparaissent à nouveau derrière les masques et l'accès à l'horeca et à la culture est verrouillé par le CST. Ce qui frappe toutefois, c'est la disparité de ces mesures. Qui peut encore, à l'heure qu'il est, affirmer avec certitude qui doit porter un masque et en quelles circonstances dans chaque région du pays? S'agissant par exemple de l'enseignement, pour les familles dont les enfants sont scolarisés en partie en Flandre et en partie à Bruxelles, c'est à ne plus s'y retrouver! Ce manque de cohérence apparent découle du fait que ces mesures relèvent de compétences régionales, mais aussi bien évidemment des différences considérables dans la vaccination des groupes d'âge concernés. Les chiffres de Sciensano sont éloquents: chez les 12-17 ans, on constate un taux de couverture de 36% à Bruxelles, 55% dans la Communauté germanophone, 63% en Wallonie et 84% en Flandre. En parallèle, certains hôpitaux se demandent s'il est souhaitable de continuer à réserver des lits de soins intensifs pour les patients covid, sachant que ce sont surtout des non-vaccinés qui risquent d'en avoir besoin. À l'heure de mettre sous presse, le gouvernement a décidé qu'il fallait prévoir pour eux un tiers des lits disponibles, voire plus si les chiffres devaient continuer leur évolution à la hausse. La décision de certains établissements de ruer dans les brancards leur a valu une ferme réprimande du ministre Vandenbroucke. Celui-ci estime en effet que leur position mine le principe de solidarité, tandis que les hôpitaux en question trouvent que les autorités feraient mieux de laisser cette décision au bon sens et à l'autonomie de chacun. Soulignons au passage que les patients covid non vaccinés y sont aussi bien soignés que ceux qui sont vaccinés ou qu'un conducteur ivre qui arrive aux urgences grièvement blessé un samedi soir à la suite d'un accident... Les pharmaciens, entre-temps, continuent à assurer au mieux leur fonction de point de contact de première ligne, tout en encaissant bon gré mal gré la ruée sur les tests de dépistage du covid (désormais aussi pour les symptomatiques). Certains s'agacent néanmoins des inévitables abus, comme ce pharmacien de garde bruxellois interrogé par Radio 1: "J'ai été contacté 15 à 20 fois pour des tests covid après 22 h. Certains viennent même nous les réclamer à 3 h du matin. Nous ne sommes pas un night shop!" Dont acte...