Une étude belge montre que la moitié des adultes infectés par le Covid-19 présente encore des symptômes 3 mois après leur infection initiale. Ils ressentent surtout de la fatigue, des maux de tête et des troubles de la mémoire.
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Depuis le début de la pandémie de Covid-19, la plupart des recherches se sont concentrées sur sa physiopathologie aiguë, mais certaines personnes ont tendance à présenter des symptômes persistants au-delà de la phase aiguë de l'infection, ce que l'on appelle un Covid long. Toutefois, les données sur l'état post-infectieux sont encore rares.Une équipe de chercheurs de Sciensano (Sarah Nayani et al) a réalisé une étude de cohorte longitudinale en ligne pour évaluer la distribution, la classification des symptômes et les facteurs associés au Covid long dans la population belge. Au total, 3039 adultes récemment infectés par le SRAS-CoV-2 ont été inclus et ont rempli un questionnaire en ligne au moment de leur infection et trois mois plus tard. Le questionnaire de base a permis d'évaluer l'état de santé initial des participants et leur état pendant la phase aiguë de l'infection. Le questionnaire de suivi a permis d'évaluer leur état de santé trois mois après l'infection. Une analyse des classes latentes (ACL, une méthode statistique utilisée afin d'identifier des sous-groupes homogènes au sein d'une population hétérogène) a été réalisée pour déterminer s'il existe différentes classes d'individus présentant un ensemble similaire de symptômes de Covid long autodéclarés.Résultats? La moitié des participants ont signalé un Covid long trois mois après l'infection (47%). Les symptômes les plus fréquents étaient la fatigue (21%), les maux de tête (11%) et les troubles de la mémoire (10%). L'ACL a mis en évidence trois classes distinctes de symptômes de Covid long avec différents facteurs de risque : -une combinaison de perte de l'odorat et du goût : les participants de cette classe étaient plus susceptibles d'avoir des maladies chroniques, au moins un symptôme aigu du Covid-19, une hospitalisation post-infection et une activité physique limitée.-une combinaison de symptômes neurologiques : les femmes, les personnes ayant fait des études supérieures et celles ayant des antécédents de problèmes de santé mentale étaient plus susceptibles de faire partie de cette classe. -d'autres symptômes hétérogènes : les femmes, les personnes peu scolarisées, celles en surpoids ou obèses, atteintes de maladies chroniques (entre autres facteurs associés) étaient plus susceptibles d'appartenir à cette classe."Avec l'augmentation du nombre de personnes ayant été infectées par le Covid-19, la forme longue est devenue un problème de santé publique important mais complexe en raison de l'hétérogénéité de ses symptômes. La classification des symptômes réalisée dans cette étude peut aider à comprendre les différentes étiologies du Covid long et à mieux planifier les soins en fonction des symptômes et des besoins des personnes touchées", concluent les auteurs de l'étude qui vient de paraître dans BMJ Open (2023;13:e072726).