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La ministre l'a déclaré haut et fort " Le système de financement des hôpitaux tel qu'il existe aujourd'hui est dépassé. Il n'est plus viable. Il est urgent de le réformer ". Bien sûr, il ne suffit pas d'un coup de baguette magique pour réformer un tel système qui mêle pas moins de six sources de financement. L'idée est donc maintenant de remettre toutes ces sources de financement sur la table et de voir avec le secteur ce qu'il souhaite modifier, avec comme fil conducteur un système de financement par DRG (voir nos éditions précédentes). Rappelons que cette réforme s'appuie tout d'abord sur le rapport du KCE* publié début du mois. Dès le mois prochain, on passe à la concertation. " On va se lancer maintenant dans une consultation des partenaires et on va examiner les écarts entre la situation actuelle et la situation souhaitée. Il s'agit là d'un travail de longue haleine ", a indiqué Laurette Onkelinx. La présentation des résultats de cette consultation devrait avoir lieu - si du moins le nouveau ou la nouvelle ministre de la Santé en veut ainsi - en septembre 2014, ce qui devrait déboucher sur une proposition de réforme en décembre 2014. L'année 2015 serait alors bien nécessaire pour couler tout cela dans la législation et on parle d'une implémentation progressive dès 2016-2017. Et sans encore fixer de date, la ministre a aussi évoqué la création d'un Institut DRG pour " gérer et contrôler le système ". Pour s'assurer qu'un nouveau ministre ne vienne pas balayer d'un revers de la main le travail qui aura été effectué, un comité de pilotage a été mis en place. Celui-ci est composé du KCE, du SPF Santé publique et de l'Inami. L'un des grands piliers de cette réforme sera sans aucun doute Benoit Collin : " On va remettre sur la table l'ensemble des financements. Cela demande aussi de repenser les missions de l'hôpital du futur. Pour ce faire, nous lançons une consultation avec le secteur hospitalier, les syndicats, les mutuelles, les patients, sans oublier la première ligne qui aura aussi son mot à dire ". La ministre l'a souligné à plusieurs reprises : aucune option n'a encore été arrêtée et il n'y aura pas de tabou dans les discussions. " On pourra parler de tout. Mais ce n'est pas parce que l'on peut parler de tout que l'on va changer tout ", a indiqué Onkelinx. Pour l'administrateur général adjoint de l'Inami, la taille de la réforme sera fonction de ce que souhaitera le secteur. " Cette réforme se veut ambitieuse. Mais si l'on n'a qu'une mini-réforme, ce sera déjà cela ", a-t-il précisé. Du côté de l'Absym, on est plutôt sceptique. " Le financement forfaitaire prospectif a des effets pervers que le rapport du KCE n'a pas pu ou n'a pas souhaité réfuter. Les gestionnaires d'hôpitaux également ne sont pas certains de vouloir s'engager dans cette voie. (...) Il semble que le remède sera pire que le mal ", déclare Marc Moens dans un communiqué. *Rapport KCE 207 : 'Étude comparative du financement des soins hospitaliers dans cinq pays'