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"Cette mesure concrétise une politique de santé résolument tournée vers la prévention, dont les pharmaciens sont des acteurs incontournables", salue l'Académie Nationale des Pharmaciens qui soutenait la recommandation émise en février par la Haute Autorité de Santé (HAS) visant à élargir les compétences des pharmaciens, mais aussi des sages-femmes et infirmiers en matière de vaccination. Et ceci, sous réserve de subordonner cet élargissement à la mise en oeuvre d'une formation adaptée au geste vaccinal et de locaux adaptés, au renforcement de la formation initiale et continue des professionnels de santé en vaccinologie, au renforcement et à l'amélioration de la traçabilité de la vaccination et le suivi de l'impact de l'extension des compétences professionnelles à travers également l'utilisation par tous d'outils de partage (carnet de vaccination, dossier médical partagé, carnet de vaccination électronique), d'inscrire cette démarche dans le cadre d'un parcours de soins de prévention au-delà de l'acte de prescription et d'accompagner ces mesures d'extension des compétences des professionnels de santé par des campagnes de sensibilisation et d'information et enfin, d'évaluer cet élargissement des compétences vaccinales (augmentation de la couverture vaccinale, taux d'événements indésirables associés aux soins, etc...).Feu vert attenduTrois mois après cet avis favorable de la HAS, le gouvernement français vient de valider l'extension des "compétences vaccinales" pour les infirmiers, les sages-femmes et les pharmaciens, arguant que le dispositif a fait ses preuves avec l'épidémie de Covid-19. Le texte est paru ce samedi 23 avril au Journal officiel. Cette décision bénéficie en premier lieu aux infirmiers qui sont désormais habilités à administrer, sans prescription médicale préalable, les vaccins contre quinze maladies: grippe, rage, diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, papillomavirus humains, pneumocoque, hépatites (A et B), méningocoques (A, B, C, Y et W).Quant aux pharmaciens, ils sont autorisés à administrer ces vaccins aux seize ans et plus, mais toujours sur présentation d'une ordonnance médicale. Pour permettre aux pharmaciens de les prescrire, le ministre de la Santé, Olivier Véran, attend l'avis de l'Agence du médicament. "Ce feu vert est espéré d'ici à l'automne, sachant que les pharmaciens ont négocié récemment des honoraires de 7,50 à 9,60 euros par vaccin injecté, qui seront remboursés par la Sécurité sociale à compter d'octobre. Les officines sont déjà devenues le lieu privilégié de vaccination contre la grippe. Et se sont imposées progressivement sur les vaccins anti-Covid, à mesure que les grands centres de vaccination ont fermé leurs portes. L'accroissement de leur rôle dans la vaccination mais aussi dans le dépistage des maladies est au coeur des évolutions souhaitées aussi par l'Assurance-maladie et par le gouvernement", apprend encore Les Échos."L'exécutif entend plus globalement accroître la délégation d'actes médicaux, aujourd'hui réservés aux médecins, à d'autres professionnels de santé, afin de réduire les coûts et d'améliorer l'accès aux soins sur tout le territoire. Sachant que la densité de médecins libéraux va continuer de décliner ces prochaines années".L'application de cette nouvelle mesure favorable aux pharmaciens inaugure ainsi en France la Semaine européenne de la vaccination qui vise à accroître la couverture vaccinale en sensibilisant à l'importance de ce geste de prévention.