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Cette semaine (23-28 mars), l'European Association of Hospital Pharmacy (EAHP) organise son congrès du 25e anniversaire en ligne, sur le thème de la pharmacie d'hôpital 5.0. Une équipe belge, composée de membres de la Faculté de Pharmacie et Sciences biomédicales de l'UCLouvain, de la Clinique Saint-Luc à Bouge et du CHU Namur, y présente un abstract (Eur J Hosp Pharm mars 2021;28(1):4CPS-382) sur l'impact d'un pharmacien clinicien lors de la transition des soins entre l'hôpital et le domicile et inversement, une période réputée à haut risque pour les erreurs de médication. Les divergences et les informations incomplètes sur les médicaments sont courantes à l'admission et à la sortie de l'hôpital, représentant un risque de problèmes et d'événements indésirables liés aux médicaments.Sylvie Demaret (Saint Luc, Bouge) et ses collègues ont mené une étude pour identifier les divergences à l'admission et à la sortie de l'hôpital et pour déterminer si les informations relatives aux médicaments étaient complètes et exactes dans les documents de sortie. L'objectif étant d'évaluer l'impact clinique potentiel des divergences.Ces chercheurs ont réalisé une étude interventionnelle prospective de 4 semaines dans un service de chirurgie orthopédique de 29 lits. À l'admission, le pharmacien a comparé le meilleur historique de médication possible aux historiques de médication précédents et aux ordonnances afin d'identifier les divergences. Ces dernières ont été classées par type, par classes thérapeutiques (ATC) et par niveau de risque pour le patient. Le risque a été évalué par un médecin et par un pharmacien clinicien qui ont déterminé l'impact clinique potentiel et la probabilité d'occurrence. À la sortie de l'hôpital, l'exhaustivité des informations relatives aux médicaments dans les lettres de sortie et les ordonnances a été analysée. Les divergences entre le traitement en milieu hospitalier et les ordonnances de sortie ont été notées et leur impact clinique évalué.Au total, 94 patients ont été inclus. A l'admission, 331 divergences avec l'historique des médicaments précédemment enregistrés ont été observées chez 81 patients (92%). En ce qui concerne les prescriptions, 97 divergences non intentionnelles ont eu un impact sur 41 patients (43,6 %). Parmi celles-ci, 38 divergences (39,2%) ont été classées comme présentant un risque élevé ou extrême et concernaient des psychotropes, des antidiabétiques et des agents antithrombotiques. Il s'agissait le plus souvent d'une omission. À la sortie de l'hôpital, 36 patients (40,4%) ont présenté au moins une divergence à risque élevé ou extrême (dédoublement de traitement, agents antithrombotiques...). Seulement 60% des médicaments prescrits ont été retrouvés dans les lettres de sortie.Pour les auteurs, "les divergences et les informations incomplètes relatives aux médicaments posent de réels problèmes lors de la transition des soins à l'admission et à la sortie de l'hôpital. Pour améliorer les soins aux patients, le pharmacien hospitalier est un professionnel de la santé approprié et précieux".