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Cette année, Koen Straetmans, président de l'APB, assure également la présidence du Groupement pharmaceutique de l'Union européenne (GPUE). C'était donc la Belgique qui devait organiser la réunion annuelle de cette association. Plus précisément, c'est l'APB (en tant que fédération professionnelle des pharmaciens d'officine belges) et l'Ordre des pharmaciens (en tant qu'organisation déontologique) qui, du 12 au 14 juin, ont accueilli à Genval les associations professionnelles nationales de 32 pays. L'APB a fait le point sur cette assemblée générale avec son président. Pour Koen Straetmans, outre le décryptage du travail politique réalisé par le PGEU au niveau de l'UE, cet événement est aussi une occasion idéale de rencontre et de réseautage entre les représentants des associations de pharmaciens des différents pays membres. "Il est très instructif d'apprendre comment de nouveaux services ont été déployés à l'étranger. Je pense aux aspects pratiques, mais aussi à la manière dont les pharmaciens ont réussi à concrétiser certaines initiatives au niveau politique. Prenez la vaccination par le pharmacien, qui se heurte dans tous les pays à de la résistance - injustifiée - de la part d'autres prestataires de soins. Comment ont-ils fait face à cette résistance ? Ce sont des pistes très intéressantes pour nous", fait-il observer. Ainsi, il se réjouit toujours d'expliquer à ses confrères le concept belge du "pharmacien de référence", en tant qu'élément de réflexion sur les formes alternatives de rémunération pour le pharmacien, allant au-delà du lien avec le volume de médicaments dispensés ou leur prix, ou encore la Revue de la médication ou le Programme de sevrage progressif des benzos récemment instaurés chez nous.Chères données de santéLors de cette assemblé générale, l'Espace européen des données de santé et les nouvelles règlementations pharmaceutiques dans l'UE ont été abordées et un document de synthèse sur la "résistance aux antimicrobiens" et sur les contributions significatives que les pharmaciens peuvent apporter à cet égard a été approuvé. En parallèle, un symposium sur l'évolution numérique dans les soins de santé s'est penché sur l'utilisation primaire et secondaire des données de santé. L'utilisation primaire concerne essentiellement les soins d'un patient individuel: "L'UE souhaite faciliter l'accès aux données de santé par-delà les frontières afin de soutenir les soins aux patients. Le but est de permettre aux prestataires de soins d'échanger entre eux des prescriptions électroniques, des rapports sur les patients (et/ou des dossiers médicaux) et d'autres informations nécessaires via une plateforme numérique de santé. Ceci améliorerait les soins aux patients et permettrait à ces derniers de gérer leurs propres données de santé. La proposition relative à un espace européen des données de santé fournira le cadre juridique à la mise en oeuvre de cette initiative", explique Koen Straetmans. "Chaque Etat membre doit bien sûr contribuer à cette plateforme numérique. Notre pays travaille sur un Belgian Integrated Health Record qui devrait permettre l'échange de données de santé au niveau national, mais aussi transfrontalier. Selon Nick Marly, conseiller au cabinet du ministre Frank Vandenbroucke, les autorités soutiennent l'idée d'offrir aux prestataires de soins, y compris les pharmaciens, un accès proportionnel aux données de santé importantes contenues dans le dossier du patient. Proportionnel signifiant ici 'en fonction des besoins du patient et des soins que le pharmacien peut offrir'". Il s'agit ici de trouver un équilibre entre d'une part, les intérêts particuliers et d'autre part, la recherche et l'innovation, les politiques de santé et l'intérêt général, tout en garantissant la relation de confiance entre le prestataire de soins et son patient.A côté, il y a l'exploitation de ces données à des fins secondaires pour soutenir la recherche pharmaceutique ou médicale et les politiques de santé. "Cela offre d'énormes possibilités, mais non sans risques et défis, ajoute-t-il. Le représentant de Sciensano a souligné la nécessité de disposer d'outils logiciels homologués, qui peuvent fonctionner de manière alignée au niveau international, qui réduisent l'administration pour les prestataires de soins et qui permettent aux données d'être lues et utilisées par des machines...""Le GPUE veille à ce que les objectifs du partage des données de santé soient clairement définis : d'abord entre les prestataires de soins (utilisation primaire) et ensuite pour optimiser les politiques (utilisation secondaire). Avec les autres prestataires de soins, nous demandons que la confidentialité des données soit garantie et que les choses soient claires au niveau de la responsabilité des professionnels concernés. En outre, nous voulons que la charge administrative pesant sur les prestataires de soins soit réduite et nous attendons une compensation appropriée pour le coût élevé de la digitalisation", conclut Koen Straetmans. Enfin, à l'occasion de cette réunion, les nouveaux président et vice-président du PGEU ont été élus: en 2024, c'est Aris Prins, de l'Association royale des pharmaciens néerlandais (KNMP) qui remplacera Koen Straetmans au poste de président et Dimitar Marinov, de l'Union pharmaceutique bulgare (BPhU) que sera vice-président.