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Les services de contrôle de l'Inami avaient été les premiers à détecter le comportement étrange d'un patient de Saint-Nicolas, qui plaçait le médicament dans ses tartines. Aussitôt interpelée, la police constata alors que le patient avait acheté pas moins de 2.804 boîtes entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2010, soit 46 comprimés par jour ! Le dossier a ensuite été transféré au parquet de Termonde. Le patient avait réussi à se composer une petite 'cour' de six médecins et de huit pharmaciens de la région. Au total, le patient parvenait de cette manière à rassembler quelque 532 prescriptions par an, ce qui lui permettait d'aller chercher, dans sa meilleure année, 428 boîtes de médicaments dans les huit pharmacies. Même prise par pharmacie et par médecin, la quantité prescrite et délivrée dépassait les doses autorisées. D'où la décision du parquet d'engager des poursuites. L'Inami estime le préjudice subi par l'assurance maladie à environ 8.000 euros. Ordre des Pharmaciens Du côté de l'Ordre des Pharmaciens, la nouvelle a fait l'effet d'une bombe. " Nous l'avons appris en lisant les journaux ", explique Francis Patout de l'Ordre. " Il s'agit d'une affaire pénale soulevée par un parquet. Nous en avons pris acte, mais l'Ordre est indépendant et peut décider seul de ses actes. Nous prendrons cette affaire en main si nous estimons que la déontologie, l'éthique ou la réputation de la profession n'a pas été respectée. Les motifs des poursuites civiles ou judiciaires ne sont pas toujours du ressort de l'Ordre. Il ne faut pas non plus nécessairement qu'il y ait plainte pour que nous agissions ". Conseil provincial Francis Patout préfère ne pas se prononcer sur cette affaire. " C'est au Conseil provincial à prendre une décision et à le faire de manière indépendante. Il peut en outre attendre le verdict de la cour ".