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En matière de médicaments, elle propose un pacte de stabilité avec les producteurs. Les baisses de prix très substantielles en off-patent devraient dégager les marges pour booster le in-patent. Ayant lu notamment Le Journal du médecin pendant 25 ans, le Dr De Block a aussi rendu hommage à la qualité de la presse médicale." Nous sommes réunis autour d'un même but ", a-t-elle déclaré à l'occasion du changement de nom en Roularta HealthCare ce 17 décembre : un système de soins de santé payable, soutenable et accessible.A cet égard, " tout le monde ici présent a un rôle à jouer " : en tant que patient et en tant que fournisseur de soins en tant que patron de presse médicale et représentants de l'industrie pharmaceutique. Hommage au Pharmacien " Nous avons été invités par la maison d'édition Roularta HealthCare. Par politesse, je commencerai donc par la presse médicale (rires). Grâce à mes années d'expérience comme médecin généraliste, je comprends parfaitement à quel point ce canal de communication est important. Des soins de santé accessibles et de qualité commencent par des prestataires de soins bien informés. Un médecin doit non seulement se tenir informé des avancées scientifiques, mais aussi rester au courant des préoccupations, que ce soit au niveau de la politique ou sur le terrain. Et il est rassurant de pouvoir compter sur les journalistes spécialisés de publications comme, par exemple, le Journal du médecin ou le Pharmacien, qui suivent pour vous tout ce qui se passe dans 'votre' secteur. Il faut le dire : la presse médicale dans notre pays livre [des articles] de qualité. Il faut que ça perdure ! ". A côté de la presse, la ministre a souligné le rôle fondamental de l'industrie pharmaceutique au sens large non seulement en matière de santé mais aussi au niveau économique : celle-ci emploie en effet, a rappelé la ministre, 400.000 personnes sont 32.000 directement dans l'industrie pharmaceutique et affiche un chiffre d'affaire de 34 milliards d'euros (2013). La Belgique est le 3e exportateur de médicaments européen derrière la Suisse et l'Irlande. Le secteur représente également 40% de la R&D du secteur privé belge. " La Belgique en tant que centre d'excellence est notre credo puisque 29 des 30 grands groupes pharmaceutiques sont présents en Belgique et nous n'allons pas permettre que la situation se dégrade mais nonobstant nous ne pouvons pas pomper indéfiniment de l'argent vers cette industrie ", a-t-elle souligné. Son credo d'inspiration libérale assumée est de laisser au maximum la concurrence jouer sur le marché hors-brevet et utiliser les économies ainsi générées pour maintenir un espace pour les produits innovants brevetés. Prix le plus bas possible " Il y a une condition pour pouvoir progresser dans le contexte actuel d'économies budgétaires : c'est une attitude ouverte et constructive de la part de toutes les personnes concernées. A partir du mois de janvier, par exemple, je me concerterai avec l'industrie au sujet d'un pacte de stabilité, qui impliquera des engagements des deux parties. Et en concertation avec l'industrie pharmaceutique et les syndicats représentant les médecins, je travaille à l'élaboration de mesures qui doivent permettre de dégager des économies structurelles sur le marché post-brevet, comme le concept de 'la prescription au prix le plus bas possible'. " Ce ne sera possible selon la ministre qu'en collaborant et en négociant. " Cette collaboration et cet esprit d'ouverture sont d'ailleurs également nécessaires concernant les relations entre industrie pharmaceutique et presse médicale. Via cette presse médicale, les médecins peuvent avoir des informations sur les produits anciens, nouveaux et à venir ; les médias devant rester déontologiques dans l'information qu'ils délivrent. " Chi va piano va sano e lontano Juste avant sa séance de questions-réponses qui l'attendait à la Chambre, la ministre De Block a répondu à une série de questions posées par le parterre. Ses réponses reflètent en somme sa philosophie : réformer, sûrement, mais pas au pas de course et pas sans moyen. A Jacques Ninane, rédacteur en chef adjoint du Belgian Oncologic News, qui lui demandait ce que devenait le plan Cancer de Laurette Onkelinx, la ministre a observé laconiquement que derrière certains des plans de sa collègue, Laurette Onkelinx, il n'y avait pas forcément les moyens nécessaires. Elle a donc mis en place un screening de tous les plans lancés par son prédécesseur. La ministre De Block a laissé entendre que, sous son mandat, il n'y aura pas de plans sans monnaie sonnante et trébuchante. Faisant référence à l'article 81 qui permet aux firmes innovatrices d'obtenir un remboursement provisoire par l'Inami afin de vérifier la valeur ajoutée réelle d'une nouvelle molécule, Maggie De Block a souligné que sa préférence va à un accord pour cinq ans non reconductible et non pas trois ans reconductibles plusieurs fois ainsi que l'ancien cabinet de la Santé publique l'interprétait. Pour le Dr De Block, en effet, ou bien la molécule a prouvé sa totale efficacité et elle doit être remboursée après la phase de remboursement-test ou bien elle ne l'est pas. Sous-entendu : une fois passer ce délai, la décision définitive de rembourser ou non le médicament doit être prise et le prix du médicament, officialisé.