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Dans la pandémie actuelle du SRAS-CoV2, on connaît désormais l'importance de la dispersion des aérosols dans la transmission de la maladie dans les espaces intérieurs. Des chercheurs de l'Université de Waterloo (Canada) ont analysé la dispersion et l'accumulation d'un aérosol expiré en utilisant un mannequin pour simuler une personne assise qui respire dans une grande pièce. Leur objectif? Quantifier l'effet des masques faciaux courants et de la ventilation/purification de l'air, et fournir des mesures expérimentales pertinentes pour la modélisation et l'évaluation des risques.Résultats? Les mesures démontrent que tous les masques testés offrent une protection à proximité immédiate de l'hôte. Cependant, on observe que les fuites (dues à un mauvais ajustement) entraînent des diminutions notables de l'efficacité du masque par rapport à la filtration idéale du matériau qui le compose: Les aérosols restants sont redirigés, principalement par le haut du masque où il s'adapte sur le nez, et s'échappent dans l'air ambiant sans être filtrés. Et ceci, même dans le cas de masques à haute efficacité, tels que le R95 ou le KN95. Néanmoins, ces derniers offrent toujours des efficacités de filtration apparentes sensiblement plus élevées (60% et 46% pour les masques R95 et KN95, respectivement) que les masques en tissu (10%) et les masques chirurgicaux (12%) plus couramment utilisés, et sont donc toujours le choix recommandé pour atténuer la transmission de maladies par voie aérienne à l'intérieur. Les résultats suggèrent également que même des taux de ventilation modestes sont aussi efficaces que les meilleurs masques pour réduire le risque de transmission dans un espace non ventilé."Il ne fait aucun doute qu'il est bénéfique de porter n'importe quel masque, à la fois pour se protéger à proximité et à distance dans une pièce", estime le Pr Serhiy Yarusevych, premier auteur de l'étude publiée dans la revue Physics of Fluids. Cependant, "l'efficacité nettement supérieure des masques N95 et KN95 par rapport aux masques en tissu et aux masques chirurgicaux plaide en faveur du port de ces masques dans les espaces intérieurs, tels que les écoles et les lieux de travail, dans la mesure du possible. Idéalement, des masques de haute qualité et une ventilation adéquate devraient être utilisés en combinaison pour atténuer autant que possible la menace posée par l'accumulation d'aérosols à l'intérieur".Un masque jusqu'au printemps?Le Soir a rappelé dans son édition du 31 août que "le masque fonctionne et reste un outil indispensable de la lutte contre le coronavirus. Selon Erika Vlieghe, patronne du Gems, il devrait faire partie de notre quotidien à l'école, au travail ou encore dans les transports en commun, au moins jusqu'à la fin de l'hiver". Ce 1er septembre, nouvelle étape du déconfinement et rentrée des classes, ne devrait pas marquer l'abandon des gestes barrières. "Vacciné ou pas, la distanciation sociale reste la norme et le masque est toujours obligatoire dans de nombreuses circonstances. (...) Les dernières enquêtes d'opinion démontrent pourtant que le respect des gestes barrières s'étiole chaque jour un peu plus". Le port du masque obligatoire en entreprise devrait être au menu du prochain Comité de concertation (Codeco) prévu mi-septembre. Pour les experts, rien ne devrait pourtant changer le 1er octobre: "Le masque doit continuer à être employé partout où il peut servir. Il reste un outil indispensable, notamment parce qu'on sait que les promesses entendues sur la ventilation des lieux ne sont pas tout-à-fait tenues...", complète Erika Vlieghe."Il faut mettre tous les moyens de notre côté, résume l'infectiologue de l'Université de Liège, Michel Moutschen au Soir. Au travail, au magasin, dans la vie sociale, c'est une chance de plus à mettre de son côté pour sortir plus vite de cette affaire".