...

Saisie des demandes d'indemnisations de deux malades de 72 et 67 ans, la justice a estimé qu'à la date de la prescription du médicament, en 2003 et 2006, " l'état des connaissances scientifiques ne permettait pas d'ignorer les risques d'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et de valvulopathies induits par le benfluorex. " La " seule suspicion de ces risques " obligeait Servier " à en informer les patients et les professionnels de santé ", notamment dans la notice d'utilisation, selon la justice. L'avocat d'une des victimes a salué une " victoire en demi-teinte ", son client ayant seulement obtenu quelque 30.000 euros au lieu des 900.000 demandés. Il a annoncé son intention de faire appel. Les laboratoires Servier ont indiqué via leur avocat qu'ils continueraient de faire valoir qu'il n'y avait " pas d'alertes significatives " sur les risques du médicament avant son retrait du marché en 2009. Les laboratoires devraient contester en appel le caractère défectueux du produit, a fait savoir l'avocate. Utilisé par cinq millions de personnes en France, le Mediator est à l'origine de graves lésions des valves cardiaques et pourrait être responsable à long terme de 2.100 décès, selon une expertise judiciaire. Largement détourné comme coupe-faim pendant plus de trente ans, le Mediator a été prescrit, d'abord contre l'excès de graisses dans le sang, puis comme traitement d'appoint pour les diabétiques en surpoids.