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L'Ordre des pharmaciens a voulu mettre en garde ses membres en leur rappelant: " l'accomplissement habituel de tout acte ayant pour objet l'examen de l'état de santé, le dépistage de maladies et déficiences, l'établissement du diagnostic est réservé aux médecins ", a déclaré l'Ordre dans un courrier. " L'accomplissement de tels actes par des personnes qui n'y sont pas légalement habilitées constitue un exercice illégal de l'art médical. " " En raison du risque que peut comporter l'utilisation dans la pharmacie d'instruments de mesure in vitro au regard de l'exercice illégal de l'art médical, le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens met en garde ses membres concernant tous les types de projets faisant appel à ce type d'instruments d'auto-mesure, même ceux prenant place dans le cadre de phases pilotes. " Ce n'est pas que le Conseil National de l'Ordre n'est pas conscient de l'évolution permanente du rôle du pharmacien, mais il est inquiet concernant la responsabilité des membres au sujet des projets en cours d'exécution. Appareils d'auto-mesure Un autre point concerne les appareils d'auto-mesure qui permettent aux patients de prendre des mesures telles que le poids, la taille, le pouls, la tension artérielle, l'indice de masse graisseuse, etc. Pour ceux-là, le Conseil national avait déjà émis un avis positif en 2008. " La présence et l'utilisation en officine de pareils appareils de mesure est quelque chose de positif ", considère le Conseil. " Leur mise à disposition au sein de l'officine présente un intérêt évident pour les patients car elle constitue un excellent moyen de promouvoir l'auto-surveillance. Un tel service rendu par le pharmacien entrerait donc incontestablement dans le cadre des soins pharmaceutiques. " Et pourtant, des limites ont été établies. La pratique de l'auto-mesure de la glycémie n'est par exemple par permise en officine... " Le Conseil national estime que les appareils qui nécessitent l'examen d'échantillons provenant du corps humain (dispositifs médicaux in vitro) n'ont pas leur place en officine, tenant compte des impératifs d'hygiène. La pratique de l'auto-mesure de la glycémie notamment doit se faire en centres de convention en milieu hospitalier. " D'autres appareils d'auto-mesure peuvent être mis à disposition en tenant compte des quelques mesures de prudence: Le pharmacien doit s'assurer de la fiabilité de ces appareils. Ainsi, lorsqu'il fait le choix de l'appareil, il veille à ne pas se laisser guider exclusivement par des considérations économiques, mais tient également compte d'autres facteurs, tels que la renommée de certains appareils. De même, il prend les mesures nécessaires pour que l'appareil soit testé et calibré autant que de besoin. Le pharmacien s'abstient d'interpréter les résultats fournis par ces appareils, d'établir un diagnostic et d'instaurer un traitement car ces actes constituent un exercice illégal de l'art médical. Il peut tout de même rassurer le patient si les valeurs fournies sont normales, s'assurer que le patient informe son médecin des résultats de l'auto-mesure et d'éventuelles mesures divergentes, et veiller à ce que le patient ne modifie pas son traitement médicamenteux de sa propre initiative. Le pharmacien doit prendre les mesures nécessaires pour éviter ou modérer toute réaction de panique du patient. L'auto-mesure en officine ne peut distraire le pharmacien de son activité principale qui est la délivrance correcte du médicament enregistré. L'auto-mesure en officine ne peut être un prétexte pour inciter le patient à acheter des produits ou services liés à ces appareils. Le pharmacien prend les mesures nécessaires afin de préserver la confidentialité des résultats fournis par l'appareil.