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Le logo Nutri-Score a été développé pour aider les consommateurs à choisir des produits de meilleure qualité nutritionnelle et pour encourager les industriels à améliorer la qualité de leurs produits. Ce logo, apposé sur les emballages, décline en 5 couleurs et 5 lettres la valeur nutritionnelle (A-vert foncé-qualité élevée à E-orange foncé-qualité moindre). Il est adopté dans différents pays en Europe dont la Belgique, mais son application est optionnelle et dépend de la volonté des industriels. Ces couleurs sont attribuées en fonction du score FSAm-NPS (Food Standards Agency Nutrient Profiling System, plus ce score est élevé, plus la qualité nutritionnelle globale de l'alimentation est faible). Des études ont déjà montré des liens entre la consommation d'aliments bien classés selon le Nutri-Score et une meilleure santé en France (SU.VI.MAX et NutriNet-Santé), au Royaume-Uni (Whitehall II et EPIC-Norfolk) et en Espagne (cohorte SUN).Des chercheurs français de l'Inserm, l'Inrae, du Cnam et de l'université Sorbonne Paris Nord, en collaboration avec le Centre international de recherche sur le cancer (OMS/CIRC), ont recherché des associations entre le score FSAm-NPS des aliments consommés et la mortalité au sein d'une d'une large population répartie dans 10 pays européens. Au total, 501.594 participants de la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer & Nutrition) ont été inclus. Au cours du suivi, entre 1992 et 2015, 53.112 participants sont décédés de causes non-accidentelles (cancer, maladies des systèmes circulatoire, respiratoire et digestif).Les résultats montrent que les participants qui consommaient en moyenne plus d'aliments avec un score FSAm-NPS plus élevé, reflétant une qualité nutritionnelle moindre correspondant à des aliments moins bien classés par le Nutri-Score, présentaient une mortalité accrue (mortalité totale et mortalité liée au cancer et aux maladies). Ces résultat étaient significatifs après la prise en compte de facteurs sociodémographiques et du mode de vie."Nos résultats, combinés à l'ensemble des autres résultats disponibles sur le sujet, contribuent à montrer la capacité du score FSAm-NPS et du Nutri-Score à caractériser la qualité nutritionnelle des aliments mais aussi la pertinence de l'utilisation de ces scores dans le cadre des politiques de santé publique visant à orienter les consommateurs vers des aliments de meilleure qualité nutritionnelle, dans une optique de prévention des maladies chroniques", soulignent les chercheuses de l'Inserm, Mélanie Deschasaux et Mathilde Touvier, qui ont coordonné l'étude parue dans le BMJ.Ceci est important compte tenu des discussions en cours sur la mise en oeuvre d'une harmonisation européenne (système d'étiquetage nutritionnel unique) prévue en 2022 dans le cadre de la stratégie From Farm to Fork. Même si certains pays (Italie, Grèce, République tchèque, Chypre, Hongrie, Lituanie) s'opposent à l'introduction du Nutri-Score en tant qu'étiquette nutritionnelle générale dans l'UE.