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Quelle est l'adéquation entre la prescription médicale et la prise d'analgésiques pour lombalgies et cervicalgies aiguës après présentation aux urgences? Telle est la question à laquelle des chercheurs belges des Cliniques universitaires Saint-Luc et de l'hôpital de Jolimont répondent dans le numéro de juin d'Acta Clinica Belgica. Les lombalgies et cervicalgies aiguës représentent 3 à 6% des consultations aux urgences. En Europe, les prescriptions d'analgésiques sont délivrées sous forme de boîtes. Cette étude visait à évaluer si ce type de conditionnement est adapté aux besoins réels des patients. L'équipe a conduit une étude prospective observationnelle multicentrique. Sur un total de 101 patients éligibles ayant consulté aux urgences pour une lombalgie ou cervicalgie aiguë d'origine musculaire, 60 ont été inclus pour l'analyse statistique. Le suivi a été effectué par téléphone 10 à 14 jours après l'admission. Différents paramètres ont été évalués: la récupération, la quantité de comprimés restants et les caractéristiques démographiques des patients.Résultats? 75% des patients évalués étaient asymptomatiques au moment du suivi et ne prenaient plus le traitement prescrit. Pour tous les types d'analgésiques ayant fait l'objet d'une ordonnance, il restait un nombre significatif de comprimés dans les boîtes de médicaments. Après la résolution des symptômes, 90% des patients étudiés ont déclaré qu'ils avaient encore des médicaments. Aucune différence significative n'a été constatée en termes de caractéristiques démographiques des patients et les résultats étaient similaires pour les deux sous-groupes de cervicalgie et de lombalgie."Cette étude suggère qu'en cas de lombalgie et de cervicalgie aiguës ayant nécessité un passage aux urgences, il reste des comprimés d'analgésiques prescrits à un nombre significatif de patients une fois rétablis. Or, ces médicaments pourraient induire un mésusage. De plus, ce reliquat soulève des questions économiques et environnementales. Une solution pourrait être de prescrire un nombre défini de comprimés en fonction de la pathologie des patients plutôt que des boîtes entières", concluent la Dr Émilie Delloye (Cliniques universitaires Saint-Luc) et ses collègues.