Un portefeuille qui dépend de huit " gestionnaires ", ça ne marche pas - c'est en tout cas l'avis de Maggie De Block, qui en a ras-le-bol de voir la responsabilité de la Santé Publique ventilée sur huit ministres.
Vous aurez beau concocter un plan en béton, l'exécuter dans un pays où les compétences qui relèvent du portefeuille correspondant sont éparpillées sur toute une série de ministres ne sera ni plus ni moins qu'un travail de fou.
Si l'on en croit une interview accordée ce 9 juin au quotidien " Het Belang van Limburg ", même Maggie De Block en a parfois ras-le-bol : une conférence interministérielle à huit, ce n'est manifestement pas un exemple de productivité. "Non seulement le département des soins de santé bat vraiment des records en termes de morcellement, mais il n'y a pas non plus de hiérarchie entre les entités fédérées... ce qui signifie qu'aucun intervenant ne peut décider ce qu'il faut faire."
"Si on fait preuve d'un minimum d'honnêteté, on sait bien que la santé a avant tout besoin de structures cohérentes", a déclaré la ministre au cours de l'entretien. "J'ai hérité de mon prédécesseur de pas moins de huit plans qui sont restés lettre morte - un plan VIH, un plan malades chroniques, un plan hépatite C... - lancés quelques mois avant les élections sans aucune concertation et sans budgets. Personnellement, je ne fonctionne pas de cette manière : je discute, je cherche des moyens financiers et c'est seulement après que je passe à l'action."
Quant à savoir s'il faudrait tout refédéraliser ou quelles compétences fédérales devraient éventuellement être transférées aux entités fédérées, Maggie De Block s'abstient soigneusement de se prononcer. "Je me borne à constater ce qui se passe à l'heure actuelle, mais je n'en tirerai pas de conclusions. Je tiens aussi à préciser que c'est ma propre vision des choses et en aucun cas la position de mon parti."
Sa frustration transparaît toutefois clairement dans l'entretien - frustration de voir que certaines décisions importantes ne se prennent pas faute de consensus, frustration aussi que certains acceptent certes de soutenir tel ou tel projet, mais en y couplant tant d'exigences que cela en devient purement et simplement ingérable. Elle dénonce aussi la propension de certains à revenir a posteriori sur des décisions difficiles dans lesquelles ils avaient pourtant été impliqués. Un bon exemple en est la réforme des hôpitaux, la coupole flamande Zorgnet/Icuro ayant laissé entendre il y a deux semaines encore qu'elle craignait que les médecins ne se voient accorder trop de pouvoir. Maggie De Block a toutefois fait comprendre qu'elle n'avait aucune intention de revenir en arrière...
Enfin, histoire d'étouffer dans l'oeuf un certain nombre de rumeurs, la ministre souligne qu'elle est partante pour une nouvelle législature, concluant que " c'est un département qui me tient à coeur ".
Vous aurez beau concocter un plan en béton, l'exécuter dans un pays où les compétences qui relèvent du portefeuille correspondant sont éparpillées sur toute une série de ministres ne sera ni plus ni moins qu'un travail de fou.Si l'on en croit une interview accordée ce 9 juin au quotidien " Het Belang van Limburg ", même Maggie De Block en a parfois ras-le-bol : une conférence interministérielle à huit, ce n'est manifestement pas un exemple de productivité. "Non seulement le département des soins de santé bat vraiment des records en termes de morcellement, mais il n'y a pas non plus de hiérarchie entre les entités fédérées... ce qui signifie qu'aucun intervenant ne peut décider ce qu'il faut faire.""Si on fait preuve d'un minimum d'honnêteté, on sait bien que la santé a avant tout besoin de structures cohérentes", a déclaré la ministre au cours de l'entretien. "J'ai hérité de mon prédécesseur de pas moins de huit plans qui sont restés lettre morte - un plan VIH, un plan malades chroniques, un plan hépatite C... - lancés quelques mois avant les élections sans aucune concertation et sans budgets. Personnellement, je ne fonctionne pas de cette manière : je discute, je cherche des moyens financiers et c'est seulement après que je passe à l'action."Quant à savoir s'il faudrait tout refédéraliser ou quelles compétences fédérales devraient éventuellement être transférées aux entités fédérées, Maggie De Block s'abstient soigneusement de se prononcer. "Je me borne à constater ce qui se passe à l'heure actuelle, mais je n'en tirerai pas de conclusions. Je tiens aussi à préciser que c'est ma propre vision des choses et en aucun cas la position de mon parti."Sa frustration transparaît toutefois clairement dans l'entretien - frustration de voir que certaines décisions importantes ne se prennent pas faute de consensus, frustration aussi que certains acceptent certes de soutenir tel ou tel projet, mais en y couplant tant d'exigences que cela en devient purement et simplement ingérable. Elle dénonce aussi la propension de certains à revenir a posteriori sur des décisions difficiles dans lesquelles ils avaient pourtant été impliqués. Un bon exemple en est la réforme des hôpitaux, la coupole flamande Zorgnet/Icuro ayant laissé entendre il y a deux semaines encore qu'elle craignait que les médecins ne se voient accorder trop de pouvoir. Maggie De Block a toutefois fait comprendre qu'elle n'avait aucune intention de revenir en arrière...Enfin, histoire d'étouffer dans l'oeuf un certain nombre de rumeurs, la ministre souligne qu'elle est partante pour une nouvelle législature, concluant que " c'est un département qui me tient à coeur ".