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Cette étude comparative, conduite par Jonas Moens et ses collègues du Centre antipoisons belge, a été présentée lors du 42e Congrès de l'European Association of Poisons Centres and Clinical Toxicologists (EAPCCT) qui s'est tenu du 24 au 27 mai derniers à Tallinn en Estonie. Les photos originales prises par les victimes elles-mêmes ou par des témoins ont d'abord été identifiées par un mycologue, puis par un outil d'identification en ligne (OIT): www.waarnemingen.be. Ce dernier a identifié les champignons présents sur les photos dans une première phase sans modification et dans une seconde phase après avoir redimensionné les photos afin d'optimiser l'identification. Si l'OIT permet d'identifier les champignons avec une certitude de 66,7% ou plus, l'identification était considérée comme fiable. L'étude a été réalisée du 10 au 24 octobre 2020.Résultats?À partir des photos originales, 162 champignons, dont 38,9% (N=63/162) sont connus pour être toxiques, ont été inclus. Sans modification des photos, 8,0% (N=13/162) des champignons ont permis une identification fiable, qui s'est révélée correcte pour 76,9% (N=10/13).Après redimensionnement des photos, 31,5% (N=51/162) des champignons ont permis une identification fiable, qui était correcte pour 52,9% d'entre eux (N=27/51). Si le champignon était connu pour être toxique, 28,6% (N=18/63) ont donné lieu à une identification fiable, dont 50% (N=9/18) ont été correctement identifiés, alors que 44,4% (N=8/18) ont été incorrectement identifiés comme champignons non toxiques ou comestibles. Un champignon toxique a été identifié à tort comme un autre champignon toxique.Si le champignon était connu pour être non toxique, 33,3% (N=33/99) ont donné lieu à une identification fiable, dont 72,7% (N=24/33) ont été correctement identifiés et 27,3% (N=9/33) incorrectement. L'un de ces derniers a été identifié à tort comme un champignon toxique."Cette étude confirme la valeur ajoutée des mycologues, en plus des experts toxicologues travaillant dans un Centre antipoisons, pour identifier correctement des champignons en cas d'exposition. Bien qu'un OIT puisse être utile dans certains cas, les évaluations des risques basées uniquement sur l'identification des champignons par un un tel outil en ligne pourraient être trompeuses. Les bonnes relations, l'appréciation mutuelle et des canaux de communication rapides entre les Centres antipoisons, les toxicologues cliniques et les mycologues doivent donc être fortement encouragées et soutenues", concluent les auteurs.