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Lancé en 2021, le projet Medimiel qui vient de se terminer (mars 2023) avait pour objectif d'utiliser les vertus thérapeutiques du miel sous une forme unique, à savoir des microbilles de miel capables de délivrer leurs principes actifs dans le cadre du soin des plaies, des escarres, des ulcères ou encore des brûlures. Cette étude a été réalisée par une équipe du CeREF technique (Centre de recherche et de formation) de la Haute École Louvain en Hainaut à Mons (HELHa), en collaboration avec Honeypatch qui commercialise déjà des patchs à base de miel pur. Les vertus thérapeutiques du miel sont connues depuis l'Antiquité. "Les études menées sur le miel ont montré qu'il avait une activité antimicrobienne grâce à ses caractéristiques chimiques et physiques. Son acidité et son contenu importants en sucre génèrent un effet osmotique défavorable au développement des micro-organismes dans la plaie. En plus de cet effet osmotique, le miel contient de nombreuses substances qui contribuent à son action antimicrobienne : phénols, oligopeptides, méthylglyoxal, acide kinurénique, glucose oxydase...", précise Coraline Sergent, chercheuse au CeREF (HELHa). "L'idée c'est d'intégrer ces microbilles dans un dispositif médical qui permettrait de lutter contre les effets négatifs observés avec les pansements à base de miel déjà sur le marché mais qui présentent certains inconvénients. Le miel est très collant, difficile à manipuler, il a tendance à couler hors du pansement et il peut créer des adhérences, des sensations de picotements voire même de la douleur lorsqu'on applique le miel directement sur la plaie", ajoute-t-elle. Voilà pourquoi, Coraline Sergent et son équipe ont développé des microbilles de miel qui pourraient par la suite intégrer un pansement dédicacé. "Les microbilles pourraient relarguer progressivement les principes actifs du miel tout en limitant les effets indésirables de l'effet osmotique et de l'acidité du miel pur. Mais également régler le problème lié à son application et à sa viscosité."La mise au point a consisté à vérifier si tous les principes actifs intéressants du miel se trouvaient bien à l'intérieur des microbilles, à étudier la cinétique de diffusion de ces principes actifs et le vieillissement des microbilles (afin d'établir une date limite d'utilisation) et à réaliser des études in vivo, sur animaux (chats et chiens). "Côté résultats, des expériences en laboratoire sur des bactéries, comme Escherichia Coli et Staphylococcus aureus, ont montré des résultats positifs. Des tests in vivo sont actuellement menés dans une clinique vétérinaire de Liège. Une fois les études cliniques conclues, l'idée sera d'intégrer ces microbilles dans un dispositif médical dédié, en vue de le commercialiser", indique le site Dailyscience.be