Pour obtenir des données sur l'utilisation des somnifères par les patients et évaluer le mésusage et le niveau d'attachement à ces médicaments, l'AFMPS a mené une enquête auprès des patients entre février et mai 2020 (466 réponses complètes, 63% de femmes, âge moyen 55 ans).

Plusieurs résultats ne sont pas sans inquiéter l'Agence:

La plupart des patients utilisent des somnifères depuis plus d'un an:

-92% sont des utilisateurs à long terme (1 mois ou plus) et 84% à très long terme (6 mois ou plus).

-Parmi les patients âgés (65 ans et plus), 84% utilisent un somnifère depuis plus d'un an, contre 72% chez les plus jeunes.

-80% en prennent quotidiennement ou régulièrement (au moins une fois par semaine) à long terme et 73% à très long terme. La majorité des patients se trouvent donc en situation de mésusage.

Plus d'un tiers des patients présentent des signes de dépendance psychologique au traitement.

-En se basant sur l'échelle de sévérité de dépendance (Severity of Dependence Scale, SDS), 38% montrent des signes de dépendance psychologique à leur traitement (43% d'hommes vs 36% de femmes).

-75% ont souhaité arrêter le traitement, 67% ont déjà essayé d'arrêter et 46% trouveraient très difficile voire impossible de l'arrêter. Mais, 40% ne se sont jamais inquiétés de leur consommation de somnifères.

La majorité des patients ont essayé des méthodes alternatives: > 60% ont essayé l'hygiène de sommeil, phytothérapie, homéopathie ou compléments alimentaires. La thérapie ou le soutien des proches ont été mentionnés par près de 20% des patients.

Le zolpidem est le principal somnifère (pour 48%). Le lormetazepam (23%) et le lorazepam (12%) sont les seuls autres produits mentionnés par plus de 10% des patients.

La dose quotidienne est inquiétante pour certains patients:

-Si la prise de dose supérieure à celle recommandée ne concerne qu'une minorité de patients (16%), 5% de ceux-ci déclarent prendre plus du double de la dose recommandée. Deux utilisateurs de zolpidem et un utilisateur de zopiclone ont déclaré une dose quotidienne plus de dix fois supérieure à la dose recommandée.

-On constate un pourcentage plus élevé de prise de doses supérieures à celles recommandées dans les groupes d'âges plus jeunes (< 65 ans): 17% contre 12% pour les patients de 65 ans ou plus.

-Les hommes déclarent plus de prises de doses supérieures à celles recommandées que les femmes: 23% contre 12%.

z-drugs

"Si les résultats de cette enquête ne peuvent pas être extrapolés à l'ensemble de la population qui consomme ces médicaments, ils indiquent quelques points d'attention clairs. L'enquête montre en effet que les recommandations sur la durée de traitement ne sont suivies ni par les patients, ni par les professionnels de santé qui continuent à prescrire ces médicaments sur le long terme. Pourtant, un usage chronique est déconseillé en raison du risque accru de tolérance, de dépendance et d'abus", concluent les auteurs de l'étude.

"De plus, les résultats sont conformes aux observations d'autres pays sur la tendance à prescrire les 'z-drugs' (en particulier le zolpidem) à la place des benzodiazépines. Différentes études ont montré que de nombreux professionnels de la santé perçoivent toujours les 'z-drugs' comme plus efficaces et plus sûrs que les benzodiazépines. Cependant, il n'y a pas à ce jour de preuves convaincantes que ces produits provoquent moins d'effets indésirables ou de dépendance".

Comment prévenir les abus et les dépendances ?

L'AFMPS encourage les professionnels de santé à discuter de ces risques avec leurs patients avant de prescrire un somnifère et elle conseille de prévoir une consultation de suivi après une semaine pour discuter de l'efficacité du traitement et des effets indésirables.

Entre octobre 2018 et mars 2019, l'AFMPS avait déjà mené une enquête auprès de médecins et de pharmaciens, concernant les petits conditionnements (moins de 30 comprimés) de benzodiazépines et médicaments apparentés. Elle avait montré que la majorité des répondants considèrent les petits conditionnements comme utiles pour limiter les risques d'abus et de dépendance, en particulier chez les nouveaux utilisateurs et les utilisateurs occasionnels et que l'offre actuelle de petits conditionnements devrait être élargie pour permettre aux pharmaciens de répondre rapidement à la demande du patient en respectant la prescription du médecin.

Enfin, l'AFMPS rappelle qu'un manuel d'aide en ligne pour les médecins et pharmaciens a été développé en 2018 dans le cadre de la campagne "Somnifères & calmants, pensez d'abord aux autres solutions" coordonnée par le SPF Santé Publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement.

Pour obtenir des données sur l'utilisation des somnifères par les patients et évaluer le mésusage et le niveau d'attachement à ces médicaments, l'AFMPS a mené une enquête auprès des patients entre février et mai 2020 (466 réponses complètes, 63% de femmes, âge moyen 55 ans).Plusieurs résultats ne sont pas sans inquiéter l'Agence:La plupart des patients utilisent des somnifères depuis plus d'un an:-92% sont des utilisateurs à long terme (1 mois ou plus) et 84% à très long terme (6 mois ou plus).-Parmi les patients âgés (65 ans et plus), 84% utilisent un somnifère depuis plus d'un an, contre 72% chez les plus jeunes.-80% en prennent quotidiennement ou régulièrement (au moins une fois par semaine) à long terme et 73% à très long terme. La majorité des patients se trouvent donc en situation de mésusage.Plus d'un tiers des patients présentent des signes de dépendance psychologique au traitement. -En se basant sur l'échelle de sévérité de dépendance (Severity of Dependence Scale, SDS), 38% montrent des signes de dépendance psychologique à leur traitement (43% d'hommes vs 36% de femmes). -75% ont souhaité arrêter le traitement, 67% ont déjà essayé d'arrêter et 46% trouveraient très difficile voire impossible de l'arrêter. Mais, 40% ne se sont jamais inquiétés de leur consommation de somnifères.La majorité des patients ont essayé des méthodes alternatives: > 60% ont essayé l'hygiène de sommeil, phytothérapie, homéopathie ou compléments alimentaires. La thérapie ou le soutien des proches ont été mentionnés par près de 20% des patients.Le zolpidem est le principal somnifère (pour 48%). Le lormetazepam (23%) et le lorazepam (12%) sont les seuls autres produits mentionnés par plus de 10% des patients.La dose quotidienne est inquiétante pour certains patients:-Si la prise de dose supérieure à celle recommandée ne concerne qu'une minorité de patients (16%), 5% de ceux-ci déclarent prendre plus du double de la dose recommandée. Deux utilisateurs de zolpidem et un utilisateur de zopiclone ont déclaré une dose quotidienne plus de dix fois supérieure à la dose recommandée.-On constate un pourcentage plus élevé de prise de doses supérieures à celles recommandées dans les groupes d'âges plus jeunes (< 65 ans): 17% contre 12% pour les patients de 65 ans ou plus.-Les hommes déclarent plus de prises de doses supérieures à celles recommandées que les femmes: 23% contre 12%.z-drugs"Si les résultats de cette enquête ne peuvent pas être extrapolés à l'ensemble de la population qui consomme ces médicaments, ils indiquent quelques points d'attention clairs. L'enquête montre en effet que les recommandations sur la durée de traitement ne sont suivies ni par les patients, ni par les professionnels de santé qui continuent à prescrire ces médicaments sur le long terme. Pourtant, un usage chronique est déconseillé en raison du risque accru de tolérance, de dépendance et d'abus", concluent les auteurs de l'étude. "De plus, les résultats sont conformes aux observations d'autres pays sur la tendance à prescrire les 'z-drugs' (en particulier le zolpidem) à la place des benzodiazépines. Différentes études ont montré que de nombreux professionnels de la santé perçoivent toujours les 'z-drugs' comme plus efficaces et plus sûrs que les benzodiazépines. Cependant, il n'y a pas à ce jour de preuves convaincantes que ces produits provoquent moins d'effets indésirables ou de dépendance".Comment prévenir les abus et les dépendances ?L'AFMPS encourage les professionnels de santé à discuter de ces risques avec leurs patients avant de prescrire un somnifère et elle conseille de prévoir une consultation de suivi après une semaine pour discuter de l'efficacité du traitement et des effets indésirables.Entre octobre 2018 et mars 2019, l'AFMPS avait déjà mené une enquête auprès de médecins et de pharmaciens, concernant les petits conditionnements (moins de 30 comprimés) de benzodiazépines et médicaments apparentés. Elle avait montré que la majorité des répondants considèrent les petits conditionnements comme utiles pour limiter les risques d'abus et de dépendance, en particulier chez les nouveaux utilisateurs et les utilisateurs occasionnels et que l'offre actuelle de petits conditionnements devrait être élargie pour permettre aux pharmaciens de répondre rapidement à la demande du patient en respectant la prescription du médecin.Enfin, l'AFMPS rappelle qu'un manuel d'aide en ligne pour les médecins et pharmaciens a été développé en 2018 dans le cadre de la campagne "Somnifères & calmants, pensez d'abord aux autres solutions" coordonnée par le SPF Santé Publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement.