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"L'administration aux médecins généralistes, la médecine aux pharmaciens". C'est en ces termes que le 30 novembre dernier, l'Association belge des syndicats médicaux s'est emportée contre le ministre Frank Vandenbroucke qui "persiste dans son projet d'autoriser les pharmaciens à vacciner contre le Covid-19, comme en témoignait déjà sa note de politique générale pour la Chambre: 'Un certain nombre d'initiatives ponctuelles, comme le rôle approfondi du pharmacien en matière de testing et de vaccination, doivent aider les médecins généralistes à se concentrer sur leurs tâches essentielles'".L'ABSyM vise ici l'avant-projet de loi relatif à la vaccination et à l'administration, par des pharmaciens exerçant au sein d'officines pharmaceutiques ouvertes au public, des vaccins autorisés dans le cadre de la prophylaxie du Covid-19 et au prélèvement, à l'exécution et à l'interprétation des tests antigéniques rapides.Le syndicat note que la prescription par le pharmacien n'est autorisée que "pour autant que le vaccin soit administré immédiatement dans la pharmacie où la prescription et la délivrance ont été effectuées" et que les pharmaciens n'ont donc pas le droit de remettre le vaccin contre le coronavirus au patient pour qu'il soit injecté par un médecin.Ce qui ne passe pas non plus c'est que les pharmaciens pourraient également "prescrire et administrer par voie sous-cutanée ou par voie intramusculaire de l'adrénaline" en cas d'urgence et qu'ils pourraient confier la vaccination à un assistant technico-pharmaceutique dans la mesure où ils la supervisent directement, avec un maximum de trois assistants par pharmacien présent."On comprend encore mieux où veut en venir Vandenbroucke lorsque, plus loin dans le texte, il apparaît que l'autorisation que reçoivent les pharmaciens pour prescrire et administrer le vaccin Covid-19 peut être étendue à d'autres types de vaccins. Autoriser les pharmaciens à administrer le vaccin contre le coronavirus est une gifle pour les médecins (généralistes) qui ont combattu le coronavirus en première ligne depuis le début de l'épidémie et qui croulent maintenant sous une montagne d'administration. L'administration aux médecins et la médecine aux pharmaciens. Où est la logique ?", s'interroge-t-il encore"Pour l'instant, il semble que le lobby des pharmaciens, qui revendique ouvertement la vaccination, soit en train de gagner sa bataille. Mais c'est sans compter sur l'ABSyM. Pour nous, c'est un "no pasaran". Si cet avant-projet devient une loi, l'ABSyM utilisera tous les moyens pour la contester", conclut le Dr Luc Herry, Président de l'ABSyM. Rappelons à l'ABSyM que dans de nombreux pays voisins, les pharmaciens sont autorisés à vacciner contre le coronavirus et/ou la grippe, sans que cela n'engendre beaucoup de problèmes.