...

"U n médicament pour booster mon immunité, s'il vous plaît... " C'est la requête du moment dans les officines! Sur les comptoirs, les présentoirs regorgent de compléments alimentaires, d'huiles essentielles, de vitamines et de probiotiques ciblés sur l'immunité. Renforcer le système immunitaire nécessite de passer par une réforme de l'hygiène globale et un travail sur la flore du tube digestif, grand acteur physiologique de l'immunité. A la naissance, l'immunité intestinale maternelle transférée au nouveau-né assure ce rôle. Le système immunitaire du nouveau-né étant immature, il est essentiel de nourrir ce microbiote primaire pour moduler la réponse immunitaire tout au long de la vie. Les cellules immunitaires occupent 25% des muqueuses intestinales (soit un million de cellules immunitaires par gramme de tissu). Elles assurent 60 à 70% de toutes les activités immunitaires. D'où l'intérêt, au comptoir, de poser aux patients les bonnes questions sur leur hygiène de vie, de corriger les erreurs et proposer une solution thérapeutique permettant de soutenir les cellules immunitaires. L'homéopathie ne permet pas d'influencer la qualité des probiotiques, mais elle a deux fonctions essentielles à ce stade de l'immunité: 1. Elle joue un rôle préventif en modulant à minima la réaction inflammatoire de la maladie aiguë sans la couper, grâce à des souches comme Thymuline, Poly-influenzinum, Aconit. 2. L'homéopathie permet un drainage des facteurs iatrogènes (virus, bactéries, erreur alimentaire, toxique...) par les émonctoires comme le foie, les reins, le côlon, la vessie et la peau. Il suffit de considérer les malades victimes des affections hivernales virales qui sortiront épuisés et traîneront pendant plusieurs semaines avant de récupérer leurs forces. Les patients traités avec des souches homéopathiques modulant l'immunité guériront plus rapidement, avec une convalescence plus courte, et ils auront libéré leur microbiote des facteurs iatrogènes. Certaines souches homéopathiques permettent de réguler les défenses immunitaires comme: ? Thymuline est un extrait du thymus, un organe clé dans le codage des défenses immunitaires. C'est un nona-peptide dont l'élément activateur est un métal, le zinc. Classé comme un nosode (biothérapique) dans le mode réactionnel tuberculinique, En pédiatrie, la thymuline aux doses infinitésimales permet de réduire la fréquence des rhino-pharyngites à répétition en immunisant le rhinopharynx des enfants sensibles à toute agression de l'appareil respiratoire. Posologie: 1 dose de Thymuline globules en 9CH par semaine, en période hivernale, pendant 3 mois. ? Aviaire est une tuberculine brute obtenue à partir de cultures de Mycobacterium tuberculosis prélevé sur les oiseaux. A conseiller chez les enfants fatigués, anorexiques, asthmatiques, sensibles aux affections ORL durant l'hiver. Posologie: une dose Aviaire globules en 15CH, tous les 15 jours, pendant trois mois. ? Poly-influenzinum, une dilution infinitésimale du vaccin antigrippal réactualisé chaque année. Rappelons que ce n'est pas un vaccin qui entraîne une séroconversion vis-à-vis des virus, mais bien une souche modulatrice de la réaction inflammatoire à minima du syndrome grippal. ? Aconit, une dilution infinitésimale de l'Aconitum napellus est un médicament d'étiologie après une exposition au froid sec, un changement de température avec comme conséquence un état fébrile brutal hyperthermique. Cette souche permet de faire rapidement tomber la fièvre et de diminuer les symptômes de la rhino-pharyngite qui suit. Posologie: Aconit 9CH, cinq granules toutes les heures jusqu'à disparition de la fièvre. Diverse spécialités homéopathiques permettent une modulation du système immunitaire inné, en augmentant la production d'interféron-gamma par les lymphocytes-T et les cellules tueuses naturelles appelées NK. L'interféron-gamma est une cytokine essentielle contre les infections virales, capable d'inhiber la réplication virale. La posologie recommandée est périodique, une semaine sur deux, durant la période hivernale. Il est recommandé de rester prudent avec les patients souffrant d'une maladie auto-immune ou l'expression anormale de l'interféron-gamma est associée. L'homéopathie considère la maladie aiguë comme le drainage spontané de la maladie chronique sous-jacente. Vouloir couper un coryza à l'aide d'antihistaminiques, d'antipyrétiques améliore certainement le confort du patient. Cependant, ces crises éliminatrices centrifuges (sécrétions nasales fluentes) ont un rôle important à jouer, elles drainent l'organisme et soutiennent indirectement les cellules de la muqueuse colique qui contrôlent le passage dans le corps des microorganismes indésirables. En homéopathie, le drainage doit être considéré sous l'angle des 4 modes réactionnels chroniques (MRC), appelés aussi diathèses. Chaque mode réactionnel fait appel à la sensibilité propre au malade, à son patrimoine génétique et aux facteurs environnementaux. Ces trois facteurs détermineront au cours d'une vie les maladies développées par le patient. Chaque mode réactionnel chronique établi par le médecin homéopathe possède une série de médicaments drainants qui permettent de nettoyer l'organisme après une maladie aiguë. En pratique: - Nux vomica, Hydrastis, Berberis sont des draineurs du MRC psorique- Bryonia, Pulsatilla sont des draineurs du MRC tuberculinique - Phytollaca, Plumbum sont des draineurs du MRC luétique- Rhus tox, Dulcamara, Staphysagria sont des draineurs du MRC sycotiqueDe nombreuses spécialités homéopathiques existent pour drainer l'organisme avec une efficacité certaine et sans aggravation possible. Souvent, les urines et les fèces sont plus foncées après quelques jours, ce qui est bon signe. L'expérience officinale montre que certains patients ont plus de mal que d'autres à se rétablir rapidement après un épisode aigu de la sphère ORL. L'homéopathie vient en aide à ces convalescences qui traînent, avec leur lot de symptômes inconfortables comme une petite toux persistante, un nez qui coule, un amaigrissement, une fatigue psychique et physique. Avoir cette approche homéopathique c'est aussi une bonne façon de prendre soins de ses patients.