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Ce sont les rencontres avec les 14-18 ans organisées dans les écoles, les mouvements de jeunesse et sur les réseaux sociaux, dans la foulée de leur première publication, qui ont poussé Thomas Orban et Vincent Liévin à remettre le sujet sur le table. L'objectif? Parler de la place grandissante qu'occupe désormais l'alcool dans la vie des jeunes voire des très jeunes et donner quelques clés aux parents qui veulent évoquer ce sujet avec leurs ados. Dans le cadre de la tournée minérale, il est bon de rappeler que la prévalence de la dépendance à l'alcool monte jusqu'à 38% lorsqu'on commence à consommer avant l'âge de 15 ans: " Ce seul chiffre résume l'enjeu de santé publique que représente la consommation d'alcool chez les jeunes. Une réelle bombe à retardement, pour ces jeunes eux-mêmes et pour la société toute entière ", assurent-ils en ajoutant que consommer de l'alcool avant 25 ans endommage le développement du cerveau et prédispose à l'alcoolisme ainsi qu'à des troubles psychologiques et comportementaux. " Nous sommes face à une dangereuse banalisation, qui peut provoquer des accidents de la route, générer des violences ou conduire au coma éthylique nécessitant une hospitalisation en urgence et qui, faute de soins, peut être mortel. Les jeunes connaissent ce risque, mais ils sous-estiment les conséquences de leur comportement, car pour eux ils font partie de la fête. (...) Notre société contrôle très peu et très mal les lieux de vente et la publicité qui encourage à consommer. " Dans " L'alcool sans tabous ", le Dr Thomas Orban et Vincent Liévin expliquent aux 12-35 ans comment l'alcool agit sur chacun de nous et ce qu'ils peuvent mettre en place pour éviter ses effets néfastes. Très didactique et facile à lire, l'ouvrage se base sur des témoignages, et enrichit le propos par des données tirées d'enquêtes, des chiffres-clés et des QR codes qui renvoient à de courtes vidéos offrant aux lecteurs la possibilité de comprendre autrement les conséquences néfastes de l'alcool sur leur vie quotidienne (études, activités sportives, relations, violence accrue...), tout en suggérant de nombreuses ressources afin de se préserver. Les pages regorgent en effet de conseils pratiques pour ne ne pas se laisser happer par l'effet de groupe et la consommation à outrance, pour continuer à s'amuser sans devenir dépendant. Chaque chapitre se clôt par un résumé des principales notions. Blasters, alcopops, shooters, hard seltzers (eau gazeuse alcoolisée et aromatisée)... L'imagination des alcooliers est sans limite pour proposer aux ados des produits attirants et en faire la promotion grâce à de subtiles techniques marketing et en inondant les réseaux sociaux pour inciter à toujours plus consommer (banalisation de l'alcool, féminisation de l'ivresse...). " Près de 30% des mineurs sont exposés quotidiennement à la publicité pour l'alcool ", indiquent les auteurs en incitant les adultes à aider les jeunes à développer leur esprit critique face à aux stratégies des producteurs d'alcool. Le dernier chapitre s'adresse en effet à l'entourage pour l'aider à aborder le sujet de l'alcool avec les adolescents. Le maître mot étant: communication. Sans suggérer l'interdiction totale, ils invitent les parents à participer à la prévention, à la réduction des risques et à la prise en charge des jeunes en difficulté avec l'alcool. Cet ouvrage est une bonne base pour amorcer la discussion.