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La consommation voire parfois l'abus de substances psychoactives par les professionnels de la santé demeure en 2021 un sujet épineux. En dépit de campagnes publiques de longue haleine qui soulignent l'importance de l'ouverture et de la transparence lorsqu'il est question de (difficultés de) santé mentale dans la population générale, cet aspect reste problématique dans le secteur médical. La honte et la stigmatisation ont certainement un rôle à jouer dans cet état de fait, mais d'autres éléments comme - entre autres - la crainte de voir sa réputation compromise ou les possibles conséquences pour le fonctionnement professionnel (mesures disciplinaires) peuvent également pousser les intéressés à minimiser la situation. À côté des facteurs individuels, l'offre d'aide aussi présente bien des lacunes. En dépit d'initiatives précieuses, il subsiste en Belgique une grande incertitude quant aux trajectoires à emprunter lorsqu'un médecin - ou, par extension, un pharmacien - se retrouve en difficulté. Il n'existe en effet pas de protocole standard accepté à l'échelon national comme par exemple aux Pays-Bas. Les possibilités de contact avec les structures d'aide et de débuter une prise en charge dans le respect d'une confidentialité particulièrement nécessaire pour les médecins et pharmaciens restent relativement peu développées et souvent insuffisantes dans notre pays. Une intervention n'est souvent débutée que (trop) tardivement, ce qui est extrêmement regrettable. Non seulement une aide plus précoce permet d'éviter bien des dommages (y compris pour les patients), mais la recherche démontre aussi que le pronostic après traitement d'un problème de dépendance est extrêmement favorable et qu'une abstinence et une reprise d'activité réussie sont possibles chez la majorité des médecins. Les chiffres internationaux confirment qu'il s'agit d'un problème non négligeable. D'après des estimations portant sur plusieurs pays d'Europe, le taux de consommation à risque d'alcool ou de drogues chez les médecins se situe à un niveau significatif, avec des chiffres de 18-23% et 3% respectivement (Joos e.a., 2013, Pförringer e.a., 2018). En ce qui concerne les pharmaciens, on dispose de très peu de chiffres (internationaux) ; dans notre pays aussi, les données pertinentes qui permettraient d'évaluer l'ampleur réelle de la problématique sont quasi inexistantes. L'une des rares enquêtes à plus large échelle portant sur la question a été réalisée en 2011 en collaboration avec le Journal du médecin et a bénéficié d'une participation impressionnante, puisque pas moins de 1.506 médecins ont complété le questionnaire. Elle demeure à ce jour la plus importante étude sur la consommation de substances chez les médecins belges et a livré de très nombreuses informations utiles (Joos e.a., 2013).Avec cette nouvelle enquête, nous espérons répéter et élargir l'exercice afin de jauger l'évolution de la situation en dix ans et, précision importante, de recueillir des informations aussi bien sur les généralistes que sur les spécialistes et les pharmaciens. Tout en appréhendant votre lassitude face à cet énième questionnaire, nous osons toutefois vous demander votre investissement. Les données que nous recueillons seront utilisées pour développer plus efficacement une offre d'aide spécifique pour les médecins et pharmaciens. Et vous aurez peut-être la chance de remporter un prix. Nous comptons donc sur vous pour y participer en masse! En vous remerciant d'avance pour votre collaboration.