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" Pour l'instant, je ne fais aucun commentaire sur le fait que les pharmaciens vaccinent ou pas contre la grippe, on laisse le processus législatif se dérouler comme on l'a fait pour le covid", indique Nicolas Echement, secrétaire général de l'APB et président de la CMP. "Comme son nom l'indique, la Concertation médico-pharmaceutique a comme volonté d'essayer de trouver des terrains d'entente avec les médecins sur différents sujets. Ici, la demande du ministre de la Santé c'était de voir, si la vaccination était autorisée pour les pharmaciens, comment on prévoyait de s'organiser sur le terrain." En effet, après avoir déposé en août son projet de loi autorisant la vaccination contre la grippe par les pharmaciens, et face à l'indignation des médecins, Frank Vandenbroucke a convoqué une réunion de la CMP pour début septembre. Comme l'a expliqué dans nos pages (1) le Dr Pierre-Louis Deudon, administrateur du GBO et vice-président de la CMP: "Nous avons fait le choix d'une réunion pragmatique, en nous axant sur l'organisation plutôt qu'en refaisant le débat autour de la décision ministérielle. Il y a un regret commun d'avoir été mis devant le fait accompli et puis d'être interpelés pour savoir si la réalisation était envisageable et surtout pour la mettre en application. Nous avons fait le constat que la mesure est en réalité une mesurette au vu de l'objectif, l'impact de la mesure seule nous paraît peu impactant et aurait dû faire partie d'un plan plus large (notamment par la mise à disposition de vaccins pour les médecins, voire pour d'autres professionnels)." Plus globalement, le médecin ajoute déplorer l'absence d'un plan de vaccination durable et pérenne pour la première ligne. Côté pharmaciens, Nicolas Echement entend laisser toutes les chances à la CMP: "Nous sommes dans une attitude plutôt constructive, si on nous demande de vacciner contre la grippe, on est prêt à le faire comme on l'a fait pour le covid. Mais on veut aussi le faire dans un climat serein et en collaboration avec les médecins puisque l'objectif est d'augmenter le taux de couverture vaccinale." Ce dernier point est justement remis en cause par les médecins. "À notre connaissance", précise Nicolas Echement, "le fait que les pharmaciens vaccinent contre la grippe en France augmente de 10 à 20% le taux de couverture vaccinale et cela augmente aussi le nombre de patients dans les cabinets médicaux. Donc, les pharmaciens non seulement touchent un public qui n'est pas couvert par les cabinets médicaux mais en plus ça potentialise le nombre de patients qui vont consulter leur médecin." "La volonté du ministre est d'ouvrir le canal de la pharmacie pour la vaccination antigrippe pour cette saison-ci. Donc, on verra", conclut-il.