...

Près de 10% des personnes souffrant de maladies chroniques comme l'hypertension auraient arrêté leur traitement au début de la pandémie, multipliant ainsi par 3 leur risque de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral (1). Et il ne s'agit là que de l'une des multiples conséquences de la crise sanitaire et du confinement. L'Organisation mondiale de la santé incite depuis le début à se méfier des fakenews et à faire preuve de véritables compétences en littératie en santé pour ne pas se laisser submerger par l'infodémie (voir en pages 10-11). En Fédération Wallonie-Bruxelles, l'Association des unions de pharmaciens (AUP) emboîte le pas en lançant dès le 8 février une campagne intitulée " Internet vous informe? Votre pharmacien vous conseille! " " Dans le contexte actuel, les gens se sont retrouvés à la maison devant internet: il est beaucoup plus facile de tapoter sur Google et de trouver une réponse que d'aller demander à un professionnel de la santé. Il y a eu aussi des ruptures de traitements et des craintes d'aller chez son médecin ou à l'hôpital.... Internet est devenu un outil privilégié et pratique pour la recherche d'information (et pour l'approvisionnement). Tout cela nous fait penser qu'il faut rappeler que le pharmacien reste une source fiable d'information, qu'il peut discerner le vrai du faux ", explique Nicolas Echement, président de l'AUP. L'idée est bien sûr née avant le Covid-19: " C'est la situation bateau au comptoir: une personne nous dit qu'elle a lu sur internet que tel traitement est miraculeux pour ce qu'elle a. Internet c'est un peu 'la voisine qui sait'. Pour le pharmacien, il n'est pas toujours évident d'expliquer que ce n'est pas ce qui est le plus adapté pour son cas. Nous voulons mettre en garde nos patients, comme d'autres campagnes l'ont déjà fait avant nous ("Google n'est pas médecin" de la SSMG, "Médicaments par internet? Ne surfez pas avec votre santé! " de l'AFMPS), et rappeler que le pharmacien est là pour donner une information correcte et pertinente, plus que ne peut le faire internet. C'est son métier ". " Nous voulons aussi insister sur le fait que nous sommes restés ouverts pendant le confinement et que nous sommes toujours à disposition pour répondre aux questions des patients, même si les conditions sont un peu plus difficiles. D'autant que nous connaissons bien notre patientèle ". Dès le 8 février, cette campagne sera déclinée sous la forme de 2 affiches, d'un flyer à distribuer aux patients et de posts sur les réseaux sociaux. L'AUP a fait appel à une société de communication Ogilvy, et elle travaille en collaboration avec l'APB (publication dans 'Mon pharmacien, ma référence! '), l'Aviq, la Luss et le groupe EPC Familia. C'est la première fois que l'AUP lance une telle campagne à destination du grand public: " C'est une volonté d'entretenir la relation que le pharmacien a avec son patient. Cette campagne aura lieu pendant un mois, mais ce sujet reste bien sûr d'actualité tout au long de l'année ", souligne Nicolas Echement.