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La peau du nourrisson est extrêmement fine et immature, et un bébé sur cinq souffrira de dermatite atopique. "S'il a des facteurs de risque avec des parents qui sont atopiques ou s'il présente lui-même une sécheresse de peau ou des plaques d'eczéma, on va se diriger vers des produits hypoallergéniques, sans parfum, avec le moins de conservateurs possible, donc sans parabens, sans molécules comme les isothiazolinones qui sont fort allergisantes. Dans l'atopie, la peau ne fait pas office de barrière, il est donc important d'hydrater, de préconiser des soins émollients, hydratants, qui vont aider la peau à se restaurer et à remplir cette fonction de barrière. Pour les peaux atopiques, on insiste sur l'hydratation quotidienne, 1 à 2 fois par jour", recommande la dermatologue Florence Libon. "Le méthylisothiazolinone a été interdit dans les produits qui ne sont pas rincés, il est toujours autorisé à un certain pourcentage (0,0015%) dans les produits rincés, mais il est fort allergisant. Il faut donc le fuir. Malheureusement, on le retrouve encore souvent dans les lingettes pour bébé: il faut éviter ces produits. Cet antibactérien et antifongique se retrouve aussi dans les lessives liquides, c'est pourquoi, pour les peaux atopiques, on recommande une lessive en poudre qui aura moins d'effets irritatifs et allergisants". Contre l'érythème fessier, la dermatologue conseille d'utiliser, lors de chaque change, une pâte à l'oxyde de zinc ou au dioxyde de titane qui peut faire office de barrière, et d'éviter tout ce qui est parfumé et donc irritant. "L'érythème fessier peut aussi être le siège d'une surinfection bactérienne ou fongique. On propose alors un antifongique local (par exemple, une crème combinant un antifongique à large spectre, le miconazole, et de l'oxyde de zinc). Pour le prévenir, il faut vraiment changer le plus souvent les couches et utiliser, si possible, un savon surgras enrichi en agents nutritifs et surgraissants (huile d'amande douce, beurre de karité...) permettant de nettoyer la peau sans la dessécher". En tant qu'allergologue régulièrement confrontée à des patients atopiques, Florence Libon déconseille les parfums: "Dans les tests que nous faisons en consultation, les isothiazolinones et les fragrances sont parmi les allergènes les plus fréquents. En revanche, si la personne n'est pas atopique, elle peut se le permettre".