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"La réponse est 'oui': quand on voyait les cancers le plus tôt possible, dans 24%, ils étaient diagnostiqués au stade microscopique. Malheureusement, une étude faite en Italie (1) montre qu'avec le Covid, les cancers diagnostiqués au stade de lésions nodulaires et ulcérées sont passés de 6% à 25%. La pandémie a donc fait clairement diagnostiquer des lésions plus avancées, parce que les gens sont restés chez eux. C'est pour cela qu'il faut sortir du Covid le plus vite possible et retourner chez le médecin pour se faire diagnostiquer la peau de façon plus soutenue ", insiste le Pr Cédric Blanpain (ULB). En raison de la pandémie, 5000 diagnostics de cancer n'ont pas été posés dans notre pays en 2020. Telle est l'estimation qui ressortait de l'analyse du Registre du Cancer en novembre dernier. En juillet, il annonçait 44% de diagnostics en moins lors de la première vague (mois d'avril 2020 par rapport à avril 2019). Les chiffres jusqu'à la mi-septembre ont montré une tendance au rattrapage, mais il restait encore 14% de diagnostics en moins par rapport à 2019. En comparant la période allant de début mars à mi-septembre 2020 à la même période en 2019, l'impact du confinement sur les retards de diagnostic est le plus important pour les cancers de la peau avec une diminution de plus de 1 diagnostic sur 5. Euromelanoma (2), le réseau de dermatologues européens, fait le même constat: 21% des mélanomes ne sont pas diagnostiqués en Europe et 33,6% des rendez-vous sont annulés (selon les données d'une étude internationale menée par 734 dermatologues dans 36 pays). Ainsi, au niveau mondial, puis de 60.000 mélanomes manquent à l'appel, soit 739 cas en Belgique. Signalons que cette année, en raison notamment de la crise sanitaire et du retard diagnostique, la semaine traditionnelle de consultations gratuites avec des dermatologues (Euromelanoma) n'aura pas lieu.