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Le KCE a été chargé de cartographier les soins intégrés en Belgique et d'identifier les points d'action pour permettre une transition vers davantage d'intégration des soins. De nombreux professionnels et experts de la santé et du social ont été consultés. Trois priorités ont été dégagées: un accord politique clair, une définition des territoires et une réforme du financement des soins. Tout d'abord il y a la nécessité de définir un cadre politique clair. "Les parties prenantes en appellent à un accord de collaboration interfédéral dans lequel tous les niveaux de pouvoir coordonneraient leurs différentes initiatives et définiraient ensemble les réformes et autres initiatives qu'ils souhaitent mettre en oeuvre. Depuis lors, ceci a déjà été amorcé via le développement d'un Plan interfédéral sur les Soins Intégrés", précisent-ils. La deuxième priorité, le développement des soins intégrés en Belgique doit se faire selon une approche territoriale. "La plupart des initiatives et réformes des soins de santé reposent déjà sur une base territoriale. Le problème est que ces différentes zones géographiques sont difficilement articulables entre elles", souligne le KCE. Il estime que plusieurs questions doivent donc être résolues au niveau politique avant de pouvoir aller plus avant: comment aligner les différentes approches territoriales existantes? Quelle est la taille optimale d'un territoire? Comment chaque territoire doit-il être géré? Une certitude: il sera indispensable de renforcer dans ces territoires la première ligne de soins et la collaboration entre intervenants. "Ce "maillage multidisciplinaire" autour du patient devrait idéalement inclure des acteurs de la santé préventive, somatique et mentale, du secteur social et de l'aide à la personne, tant en ambulatoire qu'au niveau hospitalier. Une telle évolution passe nécessairement par l'utilisation d'outils numériques communs, par exemple en facilitant l'accès des uns et des autres aux informations pertinentes, en rémunérant les temps de coordination, etc." La troisième priorité est une réforme du système de financement des soins, qui est actuellement principalement basé sur le volume de soins prestés. Le paiement à l'acte est considéré comme l'un des principaux obstacles à l'intégration des soins, car il ne comporte pas suffisamment d'incitations à la collaboration, à la coordination et à la prévention. "Il faudrait idéalement tendre vers un modèle de financement mixte, avec, à côté des paiements à l'acte, une part de financements alternatifs (par exemple forfaitaires) non directement liés au nombre de prestations, ainsi que des incitants à la qualité", avance le KCE.