Lorsque tous les régimes ont échoué et que l'on souhaite perdre plusieurs dizaines de kilos, il est possible de recourir à la chirurgie bariatrique, ultime traitement de l'obésité.
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En Belgique, le nombre d'interventions de chirurgie bariatrique explose: on a constaté en 2016 une augmentation de 80% par rapport aux sept années précédentes. Les deux interventions les plus courantes sont le bypass (soit opération de Roux-en-Y ou mini bypass en oméga) pour 63% des cas et la sleeve gastrectomie pour 35% des cas. Actuellement, la pose d'un anneau gastrique est en recul (2,5% des cas). Ces opérations sont partiellement remboursées par la mutuelle si les conditions suivantes sont remplies: IMC supérieur à 40 ou IMC supérieur à 35 avec un problème de diabète, d'hypertension ou d'apnée respiratoire. Au niveau des indications, on citera: - un IMC élevé (cf supra), avec comorbidité ou pas, - une obésité stable depuis plusieurs années, - l'échec de régimes bien conduits avec coaching sportif et psychologique. Une évaluation globale et pluridisciplinaire est nécessaire avant d'entreprendre ce traitement, explorant l'aspect médical, diététique et psychologique. Ce type de décision assez lourde ne doit se faire qu'après une évaluation personnalisée et complète parce que ces interventions sont irréversibles (excepté l'anneau gastrique) et impactent le quotidien, tant sur le plan de l'alimentation que de la vie sociale. Ces chirurgies sont à réserver à l'adulte bien qu'au vu de l'augmentation des cas d'obésité chez les jeunes, on y pense pour les adolescents. Il existe quelques contre-indications telles que des troubles psychiatriques ou une instabilité psychologique, l'alcoolisme ou la toxicomanie, une maladie surrénalienne ou thyroïdienne responsable de l'obésité ou d'autres affections compromettant le pronostic vital (cancer...). Le bypass ou court-circuit gastrique permet à la fois de réduire le volume de l'estomac et l'absorption des nutriments, modifiant le circuit alimentaire habituel. L'intestin grêle est directement connecté à une petite poche constituée du haut de l'estomac et les aliments ne sont donc plus stockés dans l'estomac. Les aliments très sucrés sont moins bien tolérés et entraînent une sensation de nausée et les aliments gras sont moins bien digérés. De plus, la réduction de l'appétit se fait également par une baisse des taux de ghréline, l'hormone de la faim. La sleeve gastrectomie ou gastrectomie longitudinale consiste à diminuer le volume de l'estomac de 2/3 en sectionnant la poche pour former un tube. Cette opération permet de diminuer l'appétit du patient. Les effets secondaires les plus courants sont des problèmes de transit ou de reflux gastrique qui peuvent être traités avec des IPP. L'anneau gastrique est la seule opération réversible. On pose un anneau qui compresse l'estomac en son centre et en modifie le volume. L'anneau est ajustable ce qui permet au médecin de contrôler la prise de poids. Cependant, les risques d'infections et de récidives ont diminué la popularité de cette intervention. Après une chirurgie bariatrique, il faut adapter la façon de s'alimenter. Après les premières semaines pendant lesquelles l'estomac doit se rétablir et où l'alimentation est d'abord liquide puis ensuite mixée, on peut passer à une alimentation normale. Toutefois, quelques conseils sont d'application: il est préférable de manger de petites portions à chaque repas et de bien répartir ceux-ci sur la journée, en prenant soin de manger lentement en mastiquant bien. Au niveau qualitatif, il faut limiter la consommation de graisses sans pour autant les supprimer. Par contre, la quantité de protéines doit être suffisante (de l'ordre de 60g/j) pour préserver la masse musculaire. Quant au sucre, il est a éviter ou à limiter. Il est très rapidement absorbé dans l'intestin grêle et peut amener un syndrome de dumping qui occasionne des malaises parfois invalidants. La sensibilité à l'alcool est également augmentée. Le pharmacien qui a des contacts fréquents avec ces patients sera attentif aux signaux d'alarme (malaises, douleurs, régurgitations...) et orientera vers le médecin ou le diététicien au besoin. Il faut également boire suffisamment mais entre les repas, afin de ne pas charger l'estomac avec un volume important.