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Le phototype, les taches de naissance, les naevi congénitaux, font partie des facteurs de risque individuels: "Mais les taches de beauté au départ ne sont pas nécessairement des facteurs de risque très importants: plus de 80% des mélanomes prennent naissance à un endroit qui n'était pas une lésion pigmentaire au départ, ils apparaissent de novo", souligne le Pr Cédric Blanpain (laboratoire des cellules souches et du cancer, WELBIO, ULB) dont les recherches ont conduit à plusieurs avancées concernant notamment le cancer de la peau. Des troubles génétiques sont également associés à une augmentation du risque de cancer de la peau (albinisme, epidermolyse bulleuse...). Par ailleurs, la radiothérapie, le tabagisme, certaines chimiothérapies, des produits chimiques (arsenic), les infections VIH et HPV, l'immunosuppression... sont aussi des facteurs de risque. Enfin, les hommes sont plus à risque et les cancers de la peau sont plus fréquents avec l'âge (pic vers 70-80 ans): "Ce n'est pas parce qu'on est une personne âgée qu'on n'est plus à risque de développer un cancer de la peau, il faut donc continuer à se protéger". Les ultraviolets induisent une lésion irréversible dans l'ADN, laquelle peut engendrer une mutation qui stimule la survie des cellules et leur division cellulaire. Les mutations diffèrent en fonction du type de cancer (mutations dans le gène BRAF pour les mélanomes, dans les gènes Ptch et Smo pour les CBC, dans les gènes p53, Hras... pour les CSC). "50-90% des cancers de la peau sont dus à une exposition excessive aux radiations UV. On peut les diagnostiquer précocement et les prévenir en se protégeant du soleil. Le fait de diagnostiquer plus tôt peut sauver la vie et ceci est d'autant plus vrai pour le mélanome. La première chose c'est de s'examiner soi-même: la détection précoce des cancers de la peau est réalisée par simple visualisation. En général, le dermatologue peut faire le diagnostic sans trop de problème rien qu'à l'oeil: grâce à son dermoscope, il peut faire la différence entre une lésion bénigne et un mélanome. Toute lésion qui saignotte, qui ne guérit pas, qui a l'air d'être une cicatrice de longue durée, nécessite d'aller voir son médecin", insiste Cédric Blanpain. "Toutes les personnes qui ont une lésion suspecte et celles de phototype 1 ou 2 (blonds, roux), devraient se rendre plus régulièrement chez le dermatologue. Aujourd'hui, il n'y a pas de consensus pour dire que toute personne de plus de 18 ans devrait faire un check-up total du corps tous les ans. Un dépistage annuel n'est peut-être pas techniquement possible, il faudrait trouver un juste milieu", constate-t-il. Le dépistage des patients à haut risque peut se faire par dermoscopie digitale (antécédents personnels ou familiaux de mélanome, de naevi dysplasiques, de troubles génétiques ou si plus de 100 naevi).