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Exit Alain Chaspierre et Georges Verpraet, qui ne désiraient pas renouveler leurs mandats à l'APB. Les deux secrétaires généraux sont respectivement remplacés par Nicolas Echement et Hendrik De Rocker qui ont été élus à la mi-octobre 2021. Koen Straetmans et Michael Storme occupent quant à eux les places de président et vice-président du Comité directeur qui vient d'être instauré pour une durée de deux ans. Pour Nicolas Echement, pharmacien d'officine à Bastogne, c'est l'occasion de passer du niveau régional au niveau fédéral puisqu'il a été Président de l'Union Pharmaceutique Luxembourgeoise (UPL) et ensuite Président de l'Association des Unions de Pharmaciens (AUP). Si son engagement pour la défense de la profession n'est pas neuf, ce n'est pas ce qui l'animait en début de carrière: "Quand j'ai commencé mes études, je voulais être pharmacien d'officine, j'ai toujours eu un esprit indépendant. Au départ, je n'ai jamais eu l'idée de faire quelque chose à caractère politique. Cependant, très tôt, j'ai eu la chance de pouvoir intégrer mon Union professionnelle, je me suis investi dans la défense professionnelle et j'y ai pris goût". Aujourd'hui, en tant que secrétaire général, sa mission principale est de faire le lien avec les régions. Il s'occupe aussi de la communication vers la presse et vers les pharmaciens via les canaux de l'APB (pharmacie.be, APB News, Nouvelles brèves...). Et, fraîchement arrivé au siège bruxellois de l'APB, Nicolas Echement a déjà pu se rendre compte des nombreuses sollicitations que lui vaut son nouveau poste: "Par rapport à l'AUP, je me retrouve dans une structure fédérale, plus ancienne, plus rodée et qui a beaucoup plus de possibilités étant donné tout ce qui a déjà été construit au fil des années. L'AUP est une structure jeune qui doit encore se développer. J'ai essayé de la faire avancer, mais il reste encore beaucoup à faire". Pour l'APB, cinq points principaux sont au menu de 2022: répondre à l'attente des patients, travailler sur la digitalisation, la multidisciplinarité, les nouveaux services et le nouveau système de rémunération. "Grâce à cette crise, on a constaté que quand on travaille avec les autres prestataires, on travaille mieux pour le patient. Quant à la digitalisation, elle va de soi et, en tant que secteur des pharmaciens, on doit pouvoir y répondre. C'est au libre choix de chacun mais nous pensons que pour l'avenir de la profession, il faut au moins avoir une vitrine sur internet pour ses patients parce que, quel que soit leur âge, ils y vont tous. Le but est de développer ce service en donnant plus de possibilités aux pharmaciens à travers leur site, et en interconnexion avec pharmacie.be, le site le plus fréquenté par les patients", précise Nicolas Echement. "Parmi les nouveaux services qui devraient sortir prochainement, il y a le projet benzodiazépines (remboursement du sevrage en magistrate), la revue de médication et un projet qui me tient à coeur, le dépistage du diabète en officine qu'on voudrait développer au niveau fédéral puisqu'il existe dans de nombreuses régions. On aimerait aussi renforcer le réseau et les liens dans notre réseau, entre pharmaciens, entre pharmaciens et unions, entre pharmaciens et entités fédérées". La vaccination fait également partie des nouveaux services à développer: "Ce projet suit son cours. Il y a des freins côté médecins, mais je ne suis pas convaincu que tous y sont opposés. Quand j'en parle autour de moi, les médecins aimeraient être soulagés, ils ont d'autres choses à faire. Notre but n'est pas de reprendre ce que les médecins font, le but c'est d'augmenter le taux de couverture. Le plus important dans le contexte du Covid c'est de donner la possibilité aux patients de se faire vacciner. Je ne comprends donc pas toujours la véhémence de certains", concède-t-il. En entamant cette nouvelle vie professionnelle, Nicolas Echement a l'impression de recommencer tout à zéro. Il devra notamment mettre l'officine de côté: "J'étais déjà un peu moins présent lorsque je présidais l'AUP. Le fait que mon épouse soit pharmacienne et que nous travaillons depuis longtemps ensemble est un gros avantage. Ce qui est important c'est que les patients puissent s'adresser, se confier, à quelqu'un qu'ils connaissent, en qui ils ont confiance". Habitant Bastogne et travaillant désormais à Bruxelles (même si le temps est au télétravail), une certaine réorganisation personnelle et professionnelle s'impose. Autant d'éléments qui n'entament pas l'enthousiasme du nouveau secrétaire général: "Comme je me suis investi depuis quelques années dans la défense professionnelle, je suis très content de rejoindre l'APB et de pouvoir faire usage de cet outil remarquable pour valoriser le métier du pharmacien parce que maintenant, j'y crois. A un moment, j'ai eu beaucoup de doutes sur ma profession: si c'était pour continuer à vendre bêtement des boîtes, je ne voyais pas l'intérêt. A l'époque, je n'aurais pas conseillé à mes enfants de faire la pharmacie mais mon point de vue a complètement changé: je crois que c'est un métier qui va évoluer de façon formidable et qui va apporter quelque chose à la population". "Actuellement, il y a une grosse plus-value de notre métier, sur la connaissance du médicament, sur la proximité avec les gens, sur la disponibilité, sur la vulgarisation... Tout cela existait déjà mais n'était pas valorisé, la crise du Covid a été un révélateur et je crois que l'APB est un outil essentiel à la mise en place correcte de cette évolution et pour faire en sorte qu'on parle encore de 'pharmacien' dans le futur", se réjouit Nicolas Echement.